François-Xavier Bellamy : « éviter la naïveté sur le libre-échange »

Face au décrochage économique de l’Europe vis-à-vis de la Chine et des Etats-Unis, le candidat Les Républicains aux européennes plaide pour davantage de liberté. Il veut éviter les « sables mouvants administratifs, sociaux et fiscaux qui découragent tous les jours le travail et la production ».

L’Europe ne peut et ne doit pas se couper du commerce mondial. Mais il a connu un tournant critique, et nous paierons cher le fait d’être le dernier continent à l’avoir compris… Avec les Etats-Unis, l’Europe a longtemps été à l’avant-garde du libre-échange, dans un contexte de supériorité économique, industrielle et technologique indiscutable. La chute du mur de Berlin a marqué le début d’une grande phase de mondialisation, perçue comme le triomphe de l’Occident, de ses valeurs et de son modèle économique. La montée en puissance des pays émergents, mais aussi le décrochage depuis une quinzaine d’années de l’Europe par rapport aux Etats-Unis, ont changé la donne. Dans le contexte du retour de rivalités géopolitiques affirmées, le commerce international est redevenu un outil stratégique.

En accueillant la Chine, l’OMC n’a pas vécu son triomphe, mais sa fin : ses membres les plus importants ont fait voler en éclat ses principes. Subventions publiques massives à la production, barrières tarifaires et réglementaires de pure opportunité, exclusivité nationale sur les marchés publics, les Etats-Unis comme la Chine se sont affranchis sans complexe des règles du jeu, tout en neutralisant l’arbitre. Dans ce contexte, l’Europe doit éviter deux impasses. Le premier danger serait de se replier dans un protectionnisme frileux, sans vision et sans ambition. C’est un risque majeur pour la France en particulier.

Dans une zone euro excédentaire commercialement, notre pays paie cher son retard de compétitivité :100 milliards d’euros de déficit commercial l’an dernier, record atteint par l’Etat champion du monde des impôts, des charges et de la complexité. Si nous voulons retrouver notre prospérité, la pire erreur serait de tenter de s’enfermer dans quatre murs pour se protéger de la compétition mondiale ; ce serait le plus sûr moyen de mourir à petit feu. Il n’y a pas d’autre option que la liberté : libérer nos entrepreneurs, nos industriels, nos agriculteurs, des sables mouvants administratifs, sociaux et fiscaux qui découragent tous les jours le travail et la production en France.

En allégeant drastiquement les codes et les charges, en sortant de la prime à l’inactivité, en recréant un principe de confiance envers le risque et l’investissement, en interdisant les surtranspositions – avec un objectif : remettre le pays à niveau au moins des concurrents européens. Deuxième impasse tout aussi dangereuse : la naïveté. Cet indispensable travail ne suffira pas en effet à nous rendre compétitifs face à n’importe quels modèles, sauf à entrer dans une course délétère aux subventions publiques ou au moins-disant systématique. C’est l’une des raisons pour laquelle nous n’avons pas soutenu le Ceta : ce serait condamner politiquement le libre-échange que d’organiser en son nom une concurrence déloyale contre nos propres producteurs. La trajectoire de cet accord est d’ailleurs, à moyen terme, irrémédiablement déficitaire pour la France. Le débat qu’il a suscité est légitime ; mais il ne doit pas faire oublier que l’essentiel est de toute façon ailleurs.

Face à la stratégie agressive de surproduction chinoise, l’Europe ne doit pas laisser les Etats-Unis réagir seuls, sauf à se condamner à devenir l’unique marché de débouché pour le projet de Pékin. L’urgence est de compléter le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) pour y inclure les produits manufacturés, en rétablissant les quotas gratuits pour nos industriels jusqu’à sa pleine effectivité. L’Union devra également apprendre à appliquer des quotas, et mener plus rapidement ses enquêtes anti-dumping, en mobilisant tous les outils juridiques que nous avons créés au cours du dernier mandat. L’été dernier, le chef économiste de la Commission déclarait encore qu’il faudrait remercier la Chine de subventionner les voitures qu’elle nous vendra : c’est à cette naïveté dangereuse qu’il est urgent de mettre fin. Sinon, les prochaines crises nous réveilleront trop tard à une vulnérabilité devenue irréversible.

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François-Xavier Bellamy : « Il faut se donner les moyens d’une politique migratoire puissante »

À la peine dans les sondages, François-Xavier Bellamy, chef de file de la liste LR pour les européennes, tente de s’extirper de la tenaille RN-Renaissance en resituant sa candidature dans un enjeu plus global : celui d’offrir une voix française au sein du PPE, premier groupe parlementaire européen.

Vous jugez que la crise en Nouvelle-Calédonie revêt une dimension européenne. Pourquoi ?

La Nouvelle-Calédonie, c’est la France et donc l’Europe. La Russie, la Chine et l’Azerbaïdjan ont intérêt à ce qu’elle s’efface du Pacifique. Or, quand des formations telles que LFI et le RN ne respectent pas le résultat des trois référendums, ils font le jeu des puissances étrangères. Ce qui me marque d’ailleurs, c’est le changement d’avis du RN : les députés ont voté pour le dégel du corps électoral et trois jours plus tard, Jordan Bardella estime que c’est irresponsable. Pareil pour tous les sujets : la sortie de l’euro, de l’OTAN… Le RN n’a aucune clarté.

Les sondages restent compliqués. On vous donnait à 12,5 % à la même période en 2019, et vous aviez fini à 8 %. Score où vous êtes aujourd’hui. De quoi craindre de passer sous le seuil des 5 %, non ?

Je ne fais pas de politique le nez sur les sondages. Je me bats parce qu’aujourd’hui, nous pouvons être, avec le PPE (Parti populaire européen), la première force politique de l’Europe. Plus nous serons nombreux à rentrer au sein du PPE, plus la France pourra compter en Europe.

Mais quelle est encore votre place au sein du PPE, alors que vous ne soutenez pas la présidente de la Commission européenne issue du groupe, Ursula von der Leyen ?

Ça n’empêche pas de rester pleinement dans le groupe. Nous avons jugé que le bilan d’Ursula von der Leyen, candidate d’Emmanuel Macron, imposait l’alternance. La moitié du PPE est aujourd’hui d’accord avec nous.

Comment pouvez-vous sortir de l’étau RN-Renaissance ?

Je refuse l’idée de cette condamnation à revivre le second tour de la présidentielle. Le vrai débat européen, c’est celui entre la droite du PPE et la gauche européenne. Car, si on regarde les deux formations que vous citez, que voit-on ? Une majorité présidentielle qui fait la politique de la gauche, et un RN qui pratique la politique de la chaise vide. Voter RN, c’est choisir le statu quo et laisser les mains libres à la coalition de gauche construite avec l’aide des macronistes et écologistes.

Dans votre programme, vous plaidez pour un plan « Fabriqué en Europe 2030 ». Comment ?

Ça signifie de sortir de l’asphyxie des normes, de construire des réglementations en accord avec la réalité des PME. On a l’agriculture la plus exigeante au monde. Ce faisant, on a organisé la décroissance du monde agricole et offert des parts de marché chez nous à des productions étrangères qui ne respectent aucune de nos règles. Pour nos agriculteurs et industriels, c’est la double peine : ils doivent faire avec toujours plus de complexité, tandis que les macronistes votent des accords de libre-échange qui ouvrent nos portes aux productions moins-disantes.

Votre proposition de construction de « barrières physiques aux frontières extérieures de l’UE » a fait réagir. Vous faites du « trumpisme » ?

Vous avez douze États membres qui demandent un soutien européen pour la construction d’infrastructures. Quand la Finlande construit des centaines de kilomètres de murs, ce n’est pas pour arrêter les chars russes mais pour ne pas subir l’arme migratoire que la Russie, comme la Biélorussie ou la Turquie, utilise. Ceux qui considèrent qu’il faut se désarmer face aux puissances étrangères sont les alliés du chaos. Je propose aussi d’instaurer un choc de conditionnalité avec les pays tiers qui refusent d’accepter les migrants. Il n’y a aucune raison qu’ils reçoivent un seul centime et un seul visa pour un pays européen.

La guerre en Ukraine a rebattu les cartes. Faut-il une armée européenne ?

Je n’y crois pas une seule seconde. Notre travail est d’assurer une coopération bien plus forte par la constitution d’une réelle industrie de défense. Le fonds européen de défense dont j’étais le rapporteur a obtenu huit milliards sur sept ans, là où les États-Unis en dépensent 300 par an. On est encore très loin de la réalité des enjeux. Nous proposons un triplement de ce budget et qu’on le réserve à des industries européennes.

Vous êtes contre l’intégration de l’Ukraine dans l’UE, pourquoi ?

Il faut soutenir les forces ukrainiennes. Et certainement pas en envoyant des troupes au sol, ce qui serait une folie absolue. En revanche, une intégration déstabiliserait l’agriculture, l’industrie et le marché intérieur européen. La France a déjà payé très cher les intégrations passées. Nous avons un outil, le statut d’État associé, pour arrimer l’Ukraine à l’Europe.

À propos des européennes, Gabriel Attal a parlé de référendum pour ou contre l’Europe. Vous le pensez ?

Arrêtons cette supercherie : plus personne ne parle de sortir de l’Europe, mais de ce qu’on doit y faire. La gauche veut la décroissance économique, elle fragilise notre industrie, combat le nucléaire. La droite, elle, considère que pour retrouver ordre et équilibre, il faut se donner les moyens d’une politique migratoire puissante, d’une écologie des résultats. La droite veut une Europe qui transmette ses valeurs et assume son identité. Si vous voulez renforcer cette force et que la France y fasse entendre sa voix, il n’y a qu’un camp politique possible, le nôtre.

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Nos députés interrogent le gouvernement

Ce mardi après-midi, lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, deux députés du groupe les Républicains ont interpellé l’exécutif.

Philippe Gosselin, député de la Manche, a interpellé le Premier ministre sur les violences en Nouvelle-Calédonie.

La #NouvelleCalédonie est à feu et à sang.

Notre député @phgosselin interroge le Premier ministre : la propriété absolue doit être de rétablir l’ordre républicain. Ne laissons pas le champ libre aux radicaux et à ceux qui profitent du chaos pour terroriser le territoire.… pic.twitter.com/CRCVqgBjwm

— Députés Les Républicains (@Republicains_An) May 21, 2024

Isabelle Périgault, députée de Seine-et-Marne, a questionné le Premier ministre sur les grèves des transports en commun.

“Aujourd’hui, une nvelle fois, les usagers de la SNCF sont pris en otage!”@IsabellePERIGA2 (LR) regrette qu’en France “le chantage [soit] devenu un moyen efficace d’obtenir des avantages”.
Elle demande au Gvt de reprendre la main et de ne pas “céder aux syndicats”#QAG #DirectAN pic.twitter.com/i1gveaR7Na

— Assemblée nationale (@AssembleeNat) May 21, 2024

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François-Xavier Bellamy : « La France est paralysée par l’irresponsabilité du macronisme »

À trois semaines des européennes, la tête de liste des Républicains jette toutes ses forces dans une campagne où il joue sa survie politique.

Quel regard portez-vous sur la flambée des violences en Nouvelle-Calédonie ?

La Nouvelle-Calédonie, c’est la France. Les Calédoniens ont dit à trois reprises qu’ils resteraient Français. Ce qui se passe sur le territoire calédonien, c’est aussi ce qui menace le territoire de la métropole : une violence débridée qui cherche à s’imposer par le pillage et la destruction, comme les émeutes de l’an dernier. Après des années de faillite régalienne, l’État est aujourd’hui face au spectre de la guerre civile. Nous sommes de tout cœur avec les familles des gendarmes tombés pour cette terre de France au milieu du Pacifique, et avec les Calédoniens.

Quels sont les facteurs qui ont provoqué ces émeutes ?

Il y a bien sûr une histoire du conflit indépendantiste en Calédonie. Mais la situation actuelle est nouvelle : ceux qui sèment la violence ne formulent pas de revendications politiques claires. Ils disent une haine explicite des Blancs, une volonté de destruction. Les agresseurs, souvent très jeunes, ne parlent même plus du dégel du corps électoral. C’est le point commun avec les émeutes de l’été dernier: ce n’est pas un projet politique, c’est l’effondrement de la politique.

Marine Le Pen est ouverte à un nouveau référendum d’autodétermination « dans quarante ans ». A-t-elle raison de jouer la « pacification » ?

Cette déclaration est réellement révoltante. Après trois référendums, les Calédoniens ont conclu le processus entamé par les accords de Nouméa : ils ont le droit d’écrire leur
avenir sans rester encore suspendus à un nouveau scrutin. En reniant son propre vote, Marine Le Pen donne raison à la violence. Que fera-t-elle demain si les banlieues étaient en feu ? Sera-t-elle prête à tout lâcher ? C’est le contraire de la pacification, ne peut venir que de l’exemple de la fermeté enfin retrouvée. Le RN est ambigu même sur l’unité de la nation. Il n’a jamais condamné la déstabilisation en Calédonie par l’Azerbaïdjan, dont M. Mariani est proche. Et ses partenaires de l’AFD exigent que la France « donne » Mayotte aux Comores ! Je ne pourrais jamais avoir pour allié une force politique en Europe qui veut qu’un département français soit cédé à un pays hostile.

De son côté, Mélenchon dénonce un retour du « néocolonialisme » en Nouvelle-Calédonie.

On peut ironiser sur le fait que Jean-Luc Mélenchon défend maintenant le droit du sang. Mais moi, ça ne m’amuse pas. La France insoumise ne combat plus des adversaires politiques : elle combat la France. Elle encourage sa fracturation. Elle justifie la violence. Elle transforme des pillards en héros. Elle banalise l’antisémitisme et fait de l’apologie du terrorisme islamiste un argument de campagne. La France insoumise a choisi la sédition.

Voyez-vous un point commun entre les événements récents en Nouvelle- Calédonie, l’Eurovision, l’attaque de la synagogue à Rouen ou Sciences Po ?

La haine de ce que nous sommes. C’est cette haine qui, aujourd’hui, est au cœur de la violence qui monte. La haine de ce que nous représentons, de ce que la France doit incarner, de ce que la civilisation européenne a encore à dire au monde. C’est de cette haine que la France insoumise cherche à faire un réservoir électoral. Cette trahison-là, rien ne pourra jamais l’excuser.

Sur des sujets comme l’insécurité, l’immigration, la Nouvelle-Calédonie, la justice et la dette, la question de la responsabilité politique est rarement abordée. Est-il vraiment si difficile d’admettre ses erreurs ?

Le plus marquant dans les crises actuelles, c’est que personne n’assume jamais rien au sommet de l’État. Tout le monde se défausse. Ce gouvernement ne gouverne pas, il commente. Le ministre de l’intérieur n’est pas responsable de l’explosion de la violence. Le Stade de France, ce sont les supporters britanniques ; la crise migratoire, c’est le gouvernement italien. Le ministre de l’Économie découvre 16 milliards de dérapage du déficit en faisant mine d’être surpris. Quand a-t-on vu pour la dernière fois un ministre
démissionner parce qu’un échec exigeait de prendre ses responsabilités ? Quand un proviseur est menacé de mort par les islamistes, c’est lui qui démissionne pour protéger son
lycée : la ministre de l’Éducation se contente de s’indigner. Quand l’assassinat de deux agents de la pénitentiaire montre que le crime organisé a pris le contrôle en prison, le ministre de la Justice ne présente que ses condoléances.

Les ministres ne sont pas responsables de tout.

Non, la situation du pays vient de loin. Mais il y a longtemps maintenant que cette majorité l’aggrave. Emmanuel Macron est là depuis douze ans… Il est peut-être temps d’assumer son bilan. Rien n’arrive par le hasard des circonstances. Les Français savent qu’il faut répondre de ses actes. Si vous êtes chef d’entreprise et que vous faites de mauvais choix, vous assumez la faillite. Il n’y a aucune raison que les seuls qui n’aient jamais à rendre compte de ce qu’ils ont fait, ou de ce qu’ils n’ont pas fait, soient au sommet de l’État. La France est paralysée par l’irresponsabilité du macronisme.

Votre intervention à Sciences Po face aux étudiants propalestiniens a été remarquée. Les observateurs disent que le philosophe bien élevé s’est fâché. Qu’en pensez-vous ?

C’était spontané. Il ne faut jamais reculer. Certains ont dit que j’avais changé, mais c’est pourtant comme ça que j’ai agi tous les jours au Parlement européen : aller au combat, tenir sa ligne, dénoncer le mensonge. Assumer la contradiction en face, à chaque fois que c’est nécessaire. Je l’ai fait dans l’hémicycle face à Ursula von der Leyen, à
Emmanuel Macron, à Olaf Scholz, et tous les jours dans les moments moins visibles du travail parlementaire. J’espère ne jamais avoir froid aux yeux quand il s’agit de défendre les Français.

Malgré vos efforts, votre campagne peine à décoller. À la même période il y a cinq ans, vous étiez à 13 % et avez terminé à 8 %. Aujourd’hui, vous êtes entre 7 et 8 %. Craignez-vous de ne pas dépasser les 5 % ?

Non. Ce que je retiens de 2019, c’est que tout s’est joué dans les derniers jours. La dernière ligne droite sera décisive. L’important pour moi n’est pas le score des partis, mais d’avoir le plus d’élus possible là où les combats se joueront pour l’avenir du pays. Le PPE sera la première force politique en Europe dans les cinq années à venir : c’est là qu’il faudra compter pour obtenir le changement de cap dont nous avons besoin. Le RN a gagné deux fois l’élection européenne, et il n’en a rien fait. Son succès serait la garantie du statu quo. Avec trois fois moins d’élus, c’est nous qui avons combattu la décroissance agricole, protégé le nucléaire, empêché la relocalisation des migrants, interdit à la Commission de promouvoir le hijab. Je me bats pour que nous ayons le plus de poids demain, là où il faudra être pour gagner les batailles nécessaires.

Vous êtes en concurrence avec Marion Maréchal. Pourquoi les électeurs de droite devraient-ils vous choisir vous ?

C’est Reconquête qui rêve de ce duel. Mon adversaire, c’est la gauche et le macronisme qui fragilisent le pays. Comment parler d’union des droites quand on cible d’abord la droite ? Comment parler de clarté quand on s’entoure de professionnels du reniement, comme M. Peltier, qu’Éric Zemmour appelait « le traître de comédie » ? L’électorat de droite doit se réunir dans le parti qui a pour mission historique de le représenter. S’il n’a pas toujours été à la hauteur de cette mission, c’est une raison de plus pour reconstruire avec nous. Déserter ce parti qui devient la première force politique d’Europe, ce serait renoncer à agir, trahir nos idées et abandonner les Français.

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Michel Barnier : « Il nous faut des députés influents »

L’ex-commissaire européen Michel Barnier détaille les défis auxquels doit faire face l’UE.

De passage il y a peu en Anjou à l’occasion du tournage d’un documentaire qu’Arte consacre à l’après-Brexit, l’ancien ministre et commissaire européen Michel Barnier (Les Républicains) livre un plaidoyer en faveur d’une coopération européenne renforcée.

Selon Emmanuel Macron dans son discours de La Sorbonne, l’idée de souveraineté s’est « imposée » au niveau européen. À quelques semaines des élections européennes (9 juin), partagez-vous son constat ?

Une Europe puissante c’est la clé pour être respecté. Le président de la République parle souvent de souveraineté… Mais ce mot peut donner le sentiment que l’on efface la souveraineté et l’identité nationales. Les effacer, ce serait donner du carburant aux extrêmes. Le général de Gaulle disait : « Il ne faut pas que l’Europe broie les peuples comme dans une purée de marrons. » Nous avons des traditions, vingt-quatre langues, une culture, une éducation : il ne faut pas nier tout cela mais au contraire le protéger. Je préfère donc parler d’indépendance, d’autonomie, de liberté européenne. Ceux qui évoquent la patrie n’en ont pas le monopole, d’un autre côté certains ont une vision fédérale de l’Europe. Bernard Guetta, second sur la liste Renaissance, parle même d’une nation européenne. Entre les deux, il existe un chemin : on doit être patriotes et européens, en même temps. C’est pour cette raison que je soutiens la candidature de François-Xavier Bellamy.

La vieille Europe a-t-elle encore sa place sur la scène internationale ?

Quand vous regardez les défis qui sont devant nous, dans le monde tel qu’il vient – le changement climatique, aux portes de l’Union européenne, le conflit entre Israël et le Hamas, la pauvreté en Afrique qui provoque une immigration massive, la superpuissance de certaines entreprises privées américaines et chinoises du numérique et la menace permanente du terrorisme islamiste –, la question qui est posée est : comment défendre nos valeurs, exister, peser, simplement se faire respecter ? Il y a des puissances, des « État-continents » (Chine, États-Unis, Inde, Brésil) qui sont déjà à la table ! Ils n’ont besoin de personne. Nos pays européens ne pèseront à cette table qu’en étant ensemble avec le marché unique comme principal atout.

Commissaire européen et plusieurs fois ministre, vous avez aussi été conseiller spécial pour la politique de défense et de sécurité auprès de la Commission. Que vous inspirent les débats autour de l’Europe de la défense ?

Notre ambition a toujours été que l’Europe soit davantage qu’un marché. C’est déjà un écosystème avec des normes – parfois trop ! – des règles, des standards, des supervisions, des régulations, une juridiction commune. Près de 450 millions de consommateurs, 22 millions d’entreprises : cela fonde notre force. Mais nous avons toujours voulu incarner davantage : une dimension culturelle, une politique étrangère, une défense. Mutualisations, coopérations, capacités communes : c’est cela qui permettra un pilier européen solide. C’est impératif que nous soyons capables d’assurer notre sécurité par nous-mêmes, pour nous-mêmes. Le monde change. Quand Donald Trump parle avec hostilité de l’Europe, nous serions bien inspirés d’être vigilants et de nous réveiller.

Une Union dont certains pourraient vouloir sortir…

Ceux qui plaident pour un repli national mentent aux peuples. Pendant la négociation que j’ai menée avec les Britanniques pour le Brexit, nous avons utilisé une méthode inhabituelle à Bruxelles : la transparence totale. Nous avons tout dit, à tout le monde, sur tous les sujets et en même temps. Il n’y a pas eu de surprise. Peut-être le Brexit a-t-il servi de pédagogie, car globalement l’appartenance à l’Union ne fait plus débat. Maintenant, je crois que certains leaders d’extrême droite et d’extrême gauche restent toujours hostiles à l’Union Européenne. Y compris dans notre pays, même si par opportunisme électoral ils ont mis temporairement leurs idéologies en sourdine. Je n’oublie pas que le soir du Brexit, madame Le Pen a déclaré : « Nous vibrons avec les Britanniques qui ont saisi cette extraordinaire opportunité de se libérer de la servitude européenne. » À aucun moment elle n’a reconnu s’être trompée, pas davantage Monsieur Bardella. Je crois qu’ils pensent toujours la même chose aujourd’hui.

Quelles leçons tirez-vous aujourd’hui de cet événement ?

Le Brexit s’est produit parce que dans beaucoup de régions britanniques, en difficulté, les citoyens ont eu un sentiment d’abandon. Moins de services publics, une immigration incontrôlée, « no future » pour leurs enfants, l’impression de ne pas être protégés par l’Europe des effets négatifs de la mondialisation. C’est un sentiment populaire profond et pas seulement au Royaume-Uni auquel il faut répondre. Sinon, on ne devra alors pas s’étonner si se produisent d’autres Brexit ailleurs. La solution n’est pas d’en appeler à la morale face à des partis extrémistes comme la France Insoumise ou le Rassemblement National mais de comprendre les problèmes des citoyens et de les traiter. Redevenir un territoire de production industrielle et agricole, être moins naïfs dans nos échanges commerciaux, contrôler nos frontières extérieures et maîtriser l’immigration au niveau national et européen. En clair, il ne faut pas confondre le sentiment populaire avec le populisme et démontrer aux citoyens que nous maîtrisons notre destin.

Pour une majorité de Français, c’est d’abord une élection aux enjeux nationaux et l’abstention risque d’être forte. Comment intéresser à l’Europe ?

C’est précisément le rôle d’une campagne électorale. Écouter, dialoguer, comprendre. Et aussi expliquer que certains enjeux qui concernent les Français dans leur vie quotidienne, la sécurité et la défense européenne, le changement climatique, la lutte contre le terrorisme, ne peuvent pas être uniquement traités au niveau national. Au-delà du chef de l’État, nous avons besoin de femmes et d’hommes politiques qui assument d’être européens et qui l’expliquent sans raser les murs et sans tomber dans la démagogie en faisant de Bruxelles le bouc émissaire de tous nos problèmes. Cette campagne, c’est aussi l’occasion de dire pourquoi l’Europe est si complexe. C’est le prix à payer pour être unis, pas uniformes. Depuis soixante ans l’Europe intéresse et inquiète les citoyens. Il faut répondre à cet intérêt et à cette inquiétude. Le débat démocratique doit vivre et la politique décidée par les députés européens à Strasbourg intéresse bien la vie quotidienne des gens.

On a le sentiment d’une campagne nationale alors que les enjeux dépassent le simple cadre français. Tout cela est-il bien lisible ?

L’Europe, ce ne sont pas les autres qui décident pour nous contrairement à ce que disent les partis extrémistes. Nous avons choisi, volontairement et démocratiquement, au Parlement, au Conseil des ministres et avec la commission de ne plus décider tout seul. Nous décidons d’un certain nombre de sujets avec les autres. Mais, la conséquence c’est que la voix de la France doit peser. En particulier, il nous faut des députés influents dans le principal groupe au Parlement européen qui restera le PPE. Seuls les élus de la liste de François-Xavier Bellamy siégeront dans ce parti de centre-droit. Voilà un levier d’influence. Pour autant, dans ce groupe nous ne sommes pas d’accord sur tout et nos élus sont actifs et font entendre leurs voix comme ce fut le cas au congrès de Bucarest. Nous n’étions pas d’accord sur tout lors de notre réunion des 700 délégués en mars à Bucarest. Je pense aussi que nous devrions revenir à des élections de députés européens comme ce fut le cas en 2009. À l’époque, les élus avaient plus de proximité avec les territoires.

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Yannick Neuder : « On nous demande d’avancer à l’aveugle »

Pour le député LR, le texte sur la fin de vie ouvre la porte à des dérives en se privant de plusieurs garde-fous.

Pourquoi avez-vous sonné l’alerte sur le texte « fin de vie » en commission ?

Étudier des évolutions sur le processus de la fin de vie ne peut pas se traduire par un saut sociétal majeur. Ce projet, qui nous avait été vendu par le gouvernement comme équilibré, s’est déséquilibré sur de nombreux points : critères, collégialité, personnes sous tutelle ou curatelle, intervention des tiers, partenariat avec les soignants et étude d’impact. Il est important de commencer par reconnaître que des places manquent en soins palliatifs. On sait que la demande de mort diminue fortement chez les patients qui peuvent bénéficier de ces soins. Il ne faudrait surtout pas légiférer sur l’aide active à mourir pour combler ce manque. Il faut des soins palliatifs pour tous sur l’ensemble du territoire, sachant qu’aujourd’hui 7 patients sur 10 ne peuvent pas y avoir accès.

Pourquoi l’impact de la loi vous inquiète-t-il ?

Nous demande-t-on de légiférer pour une centaine de cas difficiles par an concernant des personnes en quête de solutions à l’étranger, ou doit-on réfléchir sur le potentiel de patients susceptibles de réclamer une aide active à mourir ? Aux Pays-Bas ou en Belgique, l’aide active à mourir représente environ 4% des décès. En appuyant ces chiffres sur les 660 000 décès français, cela représente près de 30 000 patients chaque année. Or, l’étude d’impact soumise aux députés parle d’une centaine de cas ! Sans jouer avec la peur des gens, nous devons savoir de quoi l’on parle exactement. Personne ne le sait. On nous demande d’avancer à l’aveugle. Chercher des réponses sur l’aide active à mourir peut-être louable mais attention de ne pas ouvrir une boîte de Pandore. On sait que les personnes réclamant cette aide sont souvent en situation de précarité économique. Il y a une dimension sociale du problème qui n’est pas prise en compte. Aussi, certains verrous peuvent sauter sous le coup des amendements, comme c’est le cas pour le critère du pronostic vital engagé à court ou moyen terme. Il a disparu au profit de celui d’une maladie avancée et en phase terminale. C’est très grave. Comment décider une aide active à mourir pour une personne dont le pronostic vital ne serait pas engagé ? En vérité, certains parlementaires veulent aller plus loin que le texte du gouvernement.

Pour quelle raison les discussions portant sur la décision médicale d’autoriser l’aide active à mourir vous choquent-elles ?

Nous avons défendu l’importance du caractère collégial de cette décision, mais les députés ne pouvant pas présenter des amendements engageant les finances de l’État, les nôtres ont été rejetés. Il sera plus facile d’obtenir une décision pour un suicide assisté que pour avoir une valve cardiaque ! C’est une aberration, très difficile à défendre auprès des soignants. Et une difficulté juridique supplémentaire.

Qui pourra donner la mort ?

La loi propose que ce soit le patient ou un tiers. Nous serions ainsi les premiers dans le monde à accorder une telle responsabilité à un tiers. Certains y voient un ultime acte d’amour, mais il ne faut pas négliger le risque d’impact psychologique et de stress post-traumatique. Donner une substance létale à sa mère, à son père, à son frère ou à son enfant n’est pas sans conséquence. Enfin, l’intervention d’un soignant est envisagée, mais il nous semble important d’établir un statut de volontariat au-delà de l’indispensable clause de conscience qui, pour l’instant, est maintenue.

Pourquoi avez-vous soulevé la question des personnes placées sous tutelle ou curatelle ?

Parce que je n’arrive pas à comprendre les explications de la ministre. Comment peut-on admettre qu’une personne placée sous ces régimes, parce que jugée incapable de gérer sa vie quotidienne, puisse prétendre à une aide active à mourir en pleine conscience ? Cette question reste entière, comme la dimension économique d’un texte qui ne s’appuie sur aucune projection. Le milliard annoncé n’est pas sanctuarisé, alors que notre système de santé est en grande souffrance et que notre pays est confronté au mur de la dette.

Quel débat anticipez-vous dans l’hémicycle ?

J’espère que nous pourrons réellement l’avoir. Le sujet est trop important pour ignorer l’ensemble des angles morts de ce texte. Personnellement, je ne sais pas encore ce que je voterai, mais plus j’avance, plus je doute. Je ne veux pas faire partie des artificiers qui auront fait exploser les verrous.

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Éric Ciotti rend hommage à Jean-Claude Gaudin

Jean-Claude Gaudin s’est éteint ce lundi 20 mai.

Issu d’une famille populaire, Jean-Claude Gaudin aura gravi un à un les échelons de la politique par la force de ses talents.

Devenu successivement député puis sénateur des Bouches-du-Rhône, il achèvera sa brillante carrière parlementaire comme premier vice-président du Sénat, dont il était une figure reconnue et appréciée.

Mais le premier de ses mandats fut naturellement celui de maire de Marseille, conquis en 1995, et renouvelé trois fois par la confiance des Marseillais.

Pour toute la France, il incarnait mieux que nul autre la Cité Phocéenne, avec ses charmes innombrables et ses si nombreux défis.

J’ai eu l’honneur de travailler à ses côtés, en 1995, au lendemain de sa victoire municipale. Tant au conseil régional qu’à la mairie de Marseille, j’ai beaucoup appris aux côtés de cet humaniste, homme de foi et de paix.

J’échangeais encore régulièrement avec lui, heureux de m’enrichir du regard avisé qu’il portait toujours sur notre vie politique.

Spécialiste exceptionnel de la carte électorale et de nos territoires, il fut pendant de nombreuses années le président de la commission nationale d’investiture de notre famille politique. Issu de l’UDF, il fut également un artisan majeur de l’édification de l’UMP.

Au nom de sa famille politique, je veux rendre hommage à un homme sincère et authentique qui a consacré sa vie entière à la politique et à sa ville.

En mon nom propre, je salue la vie et la mémoire d’un ami.J’adresse mes condoléances à sa famille et à ses proches, ainsi qu’à l’ensemble des Marseillais endeuillés par la perte d’un monument de leur histoire.

Éric CIOTTI
Président des Républicains

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C’est le destin commun des Calédoniens que les radicaux tentent de détruire

C’est l’Accord de Nouméa de 1998 que la frange des indépendantistes la plus violente tente de balayer d’un revers de main à travers la crise actuelle.

Le CCAT, qui s’est érigé en groupe armé et violent il y a 1 semaine, par son entreprise de destruction de tout ce que les Calédoniens ont construit ensemble depuis 30 ans, tente de faire basculer la société calédonienne dans un affrontement strictement racial afin de relancer leur projet d’indépendance qui a échoué dans les urnes, malgré l’exclusion d’une partie des citoyens du processus d’autodétermination.

La réforme constitutionnelle en cours donne un délai de 6 mois pour atteindre un accord institutionnel global entre acteurs calédoniens. Il n’y a donc pas lieu de la suspendre.

Toute logique de temporisation reviendrait à sortir à la fois de l’esprit de l’Accord de Nouméa et à placer le gouvernement et les tous les acteurs calédoniens loyalistes et indépendantistes sous le joug d’un groupe armé raciste et violent qui n’est pas représentatif de la composante kanak de la population.

Les Républicains demandent au président de la République et au Premier Ministre le rétablissement ferme et immédiat de l’ordre public et de mettre, dans la foulée, les hommes de paix autour d’une même table.

Éric CIOTTI
Président des Républicains

Alcide PONGA
Président des Républicains de Nouvelle-Calédonie
Maire de Kouaoua

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Olivier Marleix : « J’ai dit à Gabriel Attal : “N’ayez pas peur” sur le collectif budgétaire »

Le président des députés LR encourage le Premier ministre à déposer un projet de loi de finances rectificative s’il prévoit des mesures de réduction des dépenses de l’Etat.

Après le dérapage surprise du déficit en 2023 (de 4,9% à 5,5% du PIB) et 2024 (4,4% à 5,1%), le gouvernement est à la recherche de dix milliards d’économies supplémentaires, après les dix milliards déjà entérinés par décret. Pour l’heure, il ne prévoit pas d’en passer par un projet de loi de finances rectificative, de peur d’une motion de censure des Républicains. Ces derniers ont lancé officiellement mercredi leur commission d’enquête sur la dette, présidée par le député Philippe Juvin.

Olivier Marleix s’est entretenu en tête-à-tête, le 7 mai, avec le Premier ministre, Gabriel Attal, inquiet d’une possible motion de censure des Républicains pour sanctionner le dérapage des comptes publics. Il pose ses conditions au chef du gouvernement.

Les Républicains viennent de lancer leur commission d’enquête sur la situation des finances publiques. Qu’en attendez-vous ?

J’en attends des explications sur la dégradation inédite de nos finances publiques : 1 000 milliards d’euros de dette supplémentaire constituée en sept ans, contre 2 000 milliards en quarante ans. Cette dette a été générée pour moitié avant la Covid, mais nous vérifierons aussi si le « quoi qu’il en coûte » n’a pas été déraisonnable. Il est tout de même surprenant que la France ait dépensé autant dans la période que l’Allemagne, dont le PIB est 30 % supérieur au nôtre. De même pour le bouclier énergétique : pourquoi avons-nous dépensé dix fois plus que les Espagnols ? Il s’agit aussi d’avoir une vision prospective sur les moyens de sortir de cette situation, avant les choix budgétaires lourds qui devront être faits dans la loi de finances pour 2025.

D’ici là, demandez-vous toujours un projet de loi de finances rectificative (PLFR) ?

Oui, parce qu’il faut un rendez-vous de transparence avec le Parlement, après une présentation trompeuse de la loi de finances pour 2024, bâtie sur des hypothèses de croissance fantaisistes et sans intégrer les éléments que le gouvernement avait alors en sa possession.

Mais Les Républicains laissent planer la menace d’une motion de censure qui dissuade justement le gouvernement de présenter un PLFR…

J’ai eu l’occasion de le dire à Gabriel Attal : n’ayez pas peur ! Si ce PLFR ne contient que des mesures de réduction des dépenses de l’Etat et de son administration, et pas d’augmentation d’impôts ni d’économies sauvages sur la santé ou les retraites des Français, alors le gouvernement n’a pas de raison d’avoir peur de venir devant le Parlement. Tant qu’il ne cherche pas à faire payer l’addition aux Français, nous pensons qu’il existe dans le budget de l’Etat des marges de manœuvre pour trouver les vingt milliards d’économies dont nous avons besoin cette année.

Le RN déposera une motion de censure en l’absence de collectif budgétaire avant les européennes. La soutiendrez-vous ?

C’est une démarche politicienne à la veille des élections. La censure n’est pas un jeu. C’est d’ailleurs une menace que j’ai toujours utilisée avec gravité, par exemple lors du débat sur le texte immigration. J’avais dit à Elisabeth Borne : « Si vous aggravez la situation du pays, on ne le votera pas et on vous censurera si vous utilisez le 49.3. » Aujourd’hui, je dis au gouvernement que s’il fait payer l‘addition aux Français avec des impôts cachés, on le censurera.

Selon Le Figaro, entre six et dix députés LR seraient prêts à voter une motion de censure RN. Que leur dîtes-vous ?

« Ne composez jamais avec l’extrémisme », disait Jacques Chirac. Et je ne vois pas bien l’intérêt de voter une motion de censure qui n’a aucune chance de passer. La censure est une question sérieuse, ce n’est pas un geste sans lendemain. Pour nous, c’est une arme anti-impôts.

Le gouvernement doit présenter d’ici l’été un projet de loi sur la justice des mineurs. Qu’en attendez-vous ?

J’ai d’immenses doutes sur la capacité du gouvernement à présenter un texte à la hauteur de l’enjeu. Depuis sept ans, il n’a pris que des mesures relevant d’une forme de laxisme et ses convictions sont trop naïves pour nous permettre d’avancer. J’ai dit au Premier ministre que nous allions travailler de notre côté à un texte sur le sujet. Nous présenterons nos propres mesures et, le cas échéant, nous lui proposerons un donnant-donnant : nous examinerons le texte du gouvernement s’il examine le nôtre.

Pourquoi ne pas amender simplement le texte du gouvernement ?

Depuis la décision du Conseil constitutionnel sur l’immigration, le Parlement est en réalité dans l’incapacité d’amender les projets du gouvernement, ses propositions risquant d’être traitées comme des cavaliers législatifs et censurées. En raison de ce coup gravissime porté à l’initiative parlementaire, nous aurons donc du mal à enrichir un texte que j’imagine faible.

Que proposera le texte de LR sur la justice des mineurs ?

Il portera notamment sur la question de l’excuse de minorité et la majorité pénale. Je plaide aussi pour un changement de logique sur la question du sursis, devenu l’école de la récidive. Des jeunes cumulent aujourd’hui des dizaines de sursis sur des infractions différentes. Il faut donc un changement total d’approche, avec des courtes peines pour les mineurs, dès le premier fait grave. Il faut provoquer un choc psychologique avec une vraie peine d’enfermement, qui peut être d’une semaine ou d’un mois, dès les premiers faits.

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François-Xavier Bellamy : « Avec le macronisme, la France se dissout dans l’Europe »

Partisan assumé du clivage gauche-droite mais convaincu que la droite doit s’adresser à tous les Français, François-Xavier Bellamy, tête de liste des Républicains, se représente aux élections européennes avec une combativité intacte et la certitude que les électeurs sauront éviter les pièges de la division ou de l’inefficacité.

Qu’est-ce qui change, cette année, pour vous, par rapport à la précédente candidature ? Est-ce que vous souffrez d’une absence « d’effet nouveauté » ?

J’ai beaucoup appris et je viens à cette élection avec plus d’expérience, une connaissance plus intérieure des sujets et du combat politique. La réalité de la crise que traverse le pays est aussi plus perceptible. Les illusions du macronisme sont très largement dissipées. En 2019, beaucoup de Français pouvaient peut-être encore croire qu’Emmanuel Macron était le nouveau monde qui allait réussir à sortir la France de l’ornière. Aujourd’hui, on voit qu’il n’aura été que le pire de l’ancien monde, et que l’alternative dont le pays a besoin est encore à construire.

Dans quel état avez-vous retrouvé la politique, les médias et le débat public, cinq ans plus tard ?

J’espère ne pas avoir perdu l’inspiration qui m’avait conduit à cet engagement et j’assume de croire, même si cela peut paraître idéaliste, que les idées, les convictions et la constance d’un engagement doivent continuer de conduire une action politique. Nous en avons besoin, aujourd’hui, car il y a beaucoup de faux-semblants à faire tomber. En 2019, par la décision d’Emmanuel Macron, l’élection européenne était nationale. Nous étions tous des primo-candidats, Emmanuel Macron n’avait pas de délégation au Parlement européen. Maintenant, chacun se présente avec cinq ans d’expérience, avec un bilan à faire valoir. Nous allons parler de notre projet bien sûr mais depuis le début de la campagne, dans les débats, nous avons surtout eu l’occasion de mettre sur la table ce que chacun a fait dans les votes passés. Quand j’entends Valérie Hayer faire une déclaration d’amour au nucléaire après avoir voté contre pendant tout le mandat ! La communication semble l’emporter sur tout ; mais il faut résister à cette dérive par la réalité des faits. Il faut que chacun assume ses responsabilités. Je pense qu’il y a encore des électeurs dans ce pays qui sont convaincus que la politique, ce n’est pas seulement des paroles, mais l’exigence de tenir parole.

On dit parfois que voter Bellamy c’est voter pour des convictions plus que pour la gagne. N’êtes-vous pas un peu seul dans cette lutte au sein des LR ?

Bien sûr que non ! Le seul sondage qui compte, ce sera l’élection. Je me sens plus confiant que bien des contradicteurs. Je regrette par exemple que Jordan Bardella ait refusé le débat que vous nous proposiez ; j’aurais été très heureux d’avoir cet échange. Je pense que c’est assez significatif. On peut considérer que c’est une stratégie, moi j’appelle cela une fuite ; je trouve désolant, lorsque l’on est devant un rendez-vous démocratique, de ne pas assumer le risque de la discussion contradictoire. Pour le reste, c’est peut-être désuet, mais je crois à la nécessité de la constance et de la cohérence. Il arrive que des gens reprochent aux Républicains d’avoir pu être, parfois, inconstants ou contradictoires. Or, j’observe que la ligne que nous défendons est plus cohérente que celle de nos contradicteurs. Je me souviens, par exemple, du RN expliquant, il y a cinq ans, qu’il fallait sortir de l’UE, de l’euro, de l’Otan, et que c’était même la première mesure pour retrouver une politique libre en France. Sans parler de ses critiques de Frontex, quand Monsieur Leggeri en était le directeur… Je veux bien que tout n’ait pas été parfait dans le passé, à droite, mais je ne vais pas me faire donner des leçons de cohérence par des gens qui n’ont pas arrêté de changer de discours en fonction des circonstances.

La droite dite « nationale » vous le fait ressentir ?

Il m’arrive de croiser des gens qui me reprochent des décisions prises pendant les mandats de Jacques Chirac. C’est tout-à-fait légitime. Je ne dis pas que j’approuve tout ce qui s’est fait dans le passé, mais quand Jacques Chirac était au pouvoir, j’étais au lycée. L’urgence n’est pas de rappeler en permanence les déceptions du passé, mais de sauver l’avenir. Je ne crois pas que la première mission de notre génération soit un perpétuel devoir d’inventaire. Mon but, c’est de faire en sorte que le pays puisse se relever et je crois qu’on n’y parviendra pas si on abandonne le parti politique qui a pour mission historique de représenter dans ce pays les électeurs de droite. Certes, il a pu décevoir, manquer à sa responsabilité, donner le sentiment qu’il n’était pas au rendez-vous de ses engagements ; mais raison de plus pour y retourner, pour s’y engager, parce que c’est en réussissant à reconstruire une droite crédible, solide, fidèle, qu’on pourra relever le pays tout entier. Il y a certainement des nuances idéologiques dans le parti, mais quand LR a besoin de choisir un candidat pour être tête de liste, c’est moi qu’il choisit. J’ai été le chef de la délégation de ce parti au Parlement européen, cinq ans durant. La seule question qui vaille, c’est : qu’avons-nous à dire au pays ? Les élus qui sont restés chez LR auraient pu eux aussi changer de discours et de camp poursuivre les vents sondagiers ; ils sont restés fidèles et personne ne peut leur retirer cela, parce qu’ils savent où il faut être pour agir.

Comprenez-vous ceux qui se disent insupportés par la politique d’Ursula von der Leyen ? Êtes-vous à votre place au PPE ?

C’est une question essentielle. Pour y répondre, il est primordial d’expliquer ce qu’est le travail au Parlement européen. En Europe, le clivage politique oppose la gauche et la droite : les deux plus grands groupes sont les socio-démocrates et le PPE. À cela, il faut ajouter le clivage entre pays européens : aucun député français n’est d’accord sur tout avec son groupe politique. Si Marion Maréchal, demain, rejoint le groupe ECR, elle aura des désaccords majeurs avec son groupe, par exemple sur les questions de libre-échange, de défense ou de géopolitique. Jordan Bardella, au groupe I.D [Identité et Démocratie], n’est pas d’accord avec tous ses partenaires. La Lega et l’AfD votent massivement en faveur des accords de libre-échange par exemple, ce qui n’est pas dans le corpus du RN. Le vrai sujet pour moi, c’est d’assumer d’être un combattant. D’assumer les bras de fer. Le miracle de l’Europe, ce n’est pas d’effacer les divergences, mais de les régler par des débats parfois rudes, plutôt qu’en s’affrontant avec des armes dans des tranchées. La politique, ça ne consiste pas à se plaindre depuis sa chaise que les choses ne vont pas dans le bon sens, mais à batailler de l’intérieur pour que les lignes bougent, et que l’on arrive à donner à la France la voix dont elle a besoin pour faire entendre ses priorités en Europe.

Ursula von der Leyen est la candidate installée par Macron.

En effet, Ursula von der Leyen n’était pas la candidate du PPE en 2019 et a été installée par Emmanuel Macron. Je comprends que nos amis allemands préfèrent que l’Allemagne garde la présidence de la Commission européenne. Mais nous ne voulons pas de sa reconduction et je l’ai montré dès le début. Le PPE aura été dans l’opposition sur bien des textes fondamentaux au cours de ce mandat, sur les questions environnementales, notamment. Tout le PPE s’est, par exemple, opposé au texte « Restauration de la nature », une vision totalement idéologique de l’environnement, mais aussi sur les questions migratoires. Nous tirons les conséquences de cette opposition en disant qu’il faut une alternance à la tête de la Commission européenne.

Vous le lui avez dit ?

J’avais dit à Ursula von der Leyen, les yeux dans les yeux, que je ne la soutiendrai pas. À l’époque, un collègue m’avait répondu qu’il avait trouvé ma sortie courageuse et que beaucoup pensaient comme moi, mais n’osaient pas le dire. Depuis, nous avons largement réuni autour de nous : au congrès de Bucarest, qui réunissait tout le PPE, Ursula von der Leyen, sans avoir de candidat face à elle, n’a recueilli que 400 voix sur les 801 délégués présents pour voter. Beaucoup de forces politiques en France la critiquent, mais les
seuls qui agissent vraiment pour obtenir ce changement de cap, c’est nous.

Souverainistes-libéraux, progressistes-populistes, gauche-droite : existe-t-il un « bon » clivage pour analyser l’UE ?

La France a un débat politique un peu désynchronisé de la vie européenne. Il y a dix ans, en Europe, le débat, c’était « populistes contre progressistes » ; Renzi contre Salvini en Italie, Podemos contre Ciudadanos, en Espagne. Mais tout cela a disparu. Le vrai clivage qui revient partout en Europe, c’est celui entre la gauche et la droite. On voit bien à quel point le vrai débat, celui qui oppose notre groupe à celui des socialistes, va structurer dans le mandat qui vient, plus encore qu’hier, le travail au Parlement européen. C’est vraiment là que va se jouer la décision politique.

LR peut-il avoir cette image de défenseurs de la souveraineté française ? Séguin-Pasqua, ça paraît loin, ou c’est récupéré par un autre parti…

J’ai bataillé pendant cinq ans pour faire entendre la voix des Français en Europe. Regardons la réalité du débat : plus aucun parti politique de premier plan ne demande le Frexit. Il est acté que la France est en Europe. La question est donc la suivante : que fait-on pour y obtenir le cap dont nous avons besoin ? Il existe un sujet majeur sur le respect de la souveraineté de nos pays. Moi, je n’ai jamais cru à une Europe qui se renforcerait en fragilisant les États qui la constituent. Je crois l’exact inverse. Je pense
que le seul chemin pour l’Europe, si elle veut retrouver la confiance des citoyens, c’est de montrer qu’elle peut rendre nos pays plus souverains, les appuyer pour qu’ils retrouvent la maîtrise de leur destin. C’est la ligne que j’ai constamment défendue, contre les élus macronistes et socialistes.

C’est quoi, le macronisme, au Parlement ?

Au Parlement européen, les macronistes ont voté pour le rapport Verhofstadt, ce qui est, je crois, un acte gravissime de la part d’un parti au pouvoir en France : cela consistait à voter contre l’esprit et la lettre de la Constitution de la Ve République. Pour supprimer le droit de veto, par exemple, confier à l’Union européenne de nouvelles compétences ; pour donner à Bruxelles le pouvoir de créer de nouveaux emprunts, et des impôts européens sans même l’accord de nos États. On pourrait multiplier les exemples comme cela ; avec le macronisme, la France se dissout dans l’Europe. C’est ce que Raymond Aron appelait le « fédéralisme clandestin ». Ils auront réussi à faire avancer l’intégration européenne sans l’aval des Français. Je pense notamment au grand emprunt européen auquel je me suis opposé, qui permet de donner à la Commission européenne un pouvoir de contrôle renforcé sur nos budgets nationaux. Je crois évidemment que cela n’est pas du tout le sens d’un vrai progrès en Europe.

Que pensez-vous de la campagne de Raphaël Glucksmann ? La gauche semble reprendre du poil de la bête…

Je n’ai pas de problème avec la diversité des opinions. En France, il y a deux gauches. L’une d’elle s’assume (celle de Raphaël Glucksmann), l’autre non (c’est Macron). En termes d’idées, c’est quasiment la même chose : ils sont alignés sur tout. D’ailleurs, ils ont le même bilan. Ils ont voté ensemble contre le nucléaire, pour la décroissance agricole, pour le 100% véhicule électrique. On pourrait, là aussi, multiplier les exemples. J’ai passé cinq ans à répéter que le macronisme, c’est la politique de la gauche au Parlement européen.

Valérie Hayer, c’est Glucksmann au féminin ?

Il suffit de l’écouter : Valérie Hayer assume à 90% de voter avec les socialistes ! C’est cohérent avec la politique nationale : après sept ans de pouvoir d’Emmanuel Macron, nous enregistrons 3000 milliards de dettes et un dérapage budgétaire qui sidère l’Europe entière ; ce à quoi le Président répond que le problème n’est pas une dépense publique excessive, mais des recettes insuffisantes ! À cela s’ajoutent un million d’immigrants entrés en France sur les deux dernières années et une école qui s’effondre. Je ne vois pas comment on pourrait avoir un bilan plus à gauche. Je pense que, pour tous les électeurs de droite, c’est le moment d’ouvrir les yeux. Si vous avez cru un jour en Emmanuel Macron, il est temps de regarder ce qu’il a fait de votre voix…

Le RN, et notamment Jordan Bardella, sont-ils intouchables? Tout semble glisser sur eux comme sur lui…

C’est difficile de faire quelque chose d’utile d’une élection qu’on gagne sur des silences, des ambiguïtés et des incohérences. Le RN fait rêver les Français en disant « vivement le 9 juin ». Moi, je me demande pourquoi ils n’ont pas commencé plus tôt ! Ils ont déjà gagné la dernière élection européenne. Je croise partout dans le pays des gens qui disent: « On a essayé la droite, on a essayé la gauche, on a essayé le milieu, tout le monde nous a déçus, mais eux, on ne les a pas essayés ». Pour les élections européennes pourtant, la France les a déjà essayés, deux fois même : vous leur avez donné le plus grand nombre de députés en 2019, et déjà en 2014. Qu’est-ce que cela a changé pour le pays ? En Europe, les macronistes font la politique de la gauche et le RN la politique de la chaise vide. Et après on s’étonne que cela n’aille pas dans la bonne direction ! C’est la grande fragilité de la France en Europe. Les combats qui attendent les électeurs de droite, c’est nous qui les avons menés, seuls. C’est pour cela que le bilan me paraît important ; avec 8 élus, nous avons gagné des batailles décisives. Avec 23 parlementaires, le RN ne fait même pas semblant d’avoir mené un seul combat. Je voudrais dire aux Français, à la veille de cette élection : ne vous contentez pas d’écouter les promesses. Regardez qui a fait quoi pendant cinq ans. C’est aussi aux résultats qu’on peut juger la qualité d’une proposition politique.

Et la fameuse « union des droites » ?

J’ai du mal à comprendre des gens qui parlent d’union des droites et qui, en réalité, ne font qu’ajouter des divisions supplémentaires. Au point que, par ailleurs, si j’en crois ce que raconte la presse, ils ont déjà du mal à s’unir eux-mêmes. Au Parlement européen, des quatre parlementaires qui avaient suivi Éric Zemmour à l’élection européenne, trois l’ont quitté, et pas pour de petites raisons. Il est difficile d’employer le terme d’union lorsque l’on est devenu l’activiste de la division. Marion Maréchal est rentrée dans cette campagne en expliquant, lors de son premier meeting, que son but était de tuer LR. Chacun ses priorités. Moi, mon adversaire, c’est la gauche. C’est la gauche macronienne qui a fragilisé le pays. C’est l’alliance des socialistes et d’Emmanuel Macron qui fait que la France est dans la situation où elle est. Je n’ai jamais varié dans mes convictions ni dans ma stratégie. Je me reconnais dans la droite parce qu’il y a, je l’ai dit, un clivage fondamental entre la gauche et la droite. Et je crois qu’on ne réunira tous les électeurs de droite qu’en reconstruisant le parti qui a pour fonction historique de les représenter. C’est le sillon que je trace avec persévérance.

Cela a une incidence profonde sur le Parlement européen, en ce qui concerne les groupes, le nombre de sièges et donc la capacité à décider.

Prenezle PPE : il va devenir la première force politique en Europe. En 2019, 7 capitales étaient dirigées par le PPE. Aujourd’hui, c’est 15 sur 27 pays. Et vous allez laisser cette force à d’autres, au motif que vous n’avez pas approuvé tout ce qu’a fait la droite en Europe ? Vous allez l’abandonner à ceux qui ne pensent pas comme vous ? C’est absurde. Au contraire : retournons y plus nombreux, pour convaincre et pour reconstruire. Vous cherchez un parti politique où vous serez d’accord sur tout et avec tout le monde ? Vous ne le trouverez jamais. Il y a des gens pour qui j’ai beaucoup de respect dans d’autres camps politiques, mais aussi des gens qui me paraissent peu estimables. Je n’accepterai pas de recevoir des leçons de morale venant de partis qui mettent en première ligne des professionnels de la trahison, du mensonge et du reniement. Des électeurs de Reconquête ! me disent qu’ils n’apprécient pas tout le monde chez LR. Parce qu’ils apprécient tout le monde chez Reconquête ? Monsieur Peltier, en 2019, m’attaquait sur les plateaux de télévision en disant que j’étais « l’incarnation du communautarisme catholique », lequel était, ajoutait-il, aussi dangereux pour le pays que le communautarisme islamique. J’avais d’ailleurs été défendu par Éric Zemmour, alors journaliste au Figaro, qui avait décrit Monsieur Peltier comme un « traître de comédie ». Si vous comptez voter pour des gens que vous respectez, je conseille aux électeurs de Reconquête ! de regarder d’un peu plus près qui ils s’apprêtent à faire élire. De mon côté, je suis fier d’emmener une liste de candidats qui ont en commun de n’avoir jamais trahi.

Vous ne croyez donc pas au retour des « trois droites » théorisées à l’époque par René Rémond ?

Il existe un parti de droite. Oui, il y a des nuances, des sensibilités. Mais cela n’empêche pas de se retrouver sur des enjeux fondamentaux. La vocation de ce parti de droite, c’est de réunir demain tous les électeurs de ce pays pour leur rendre une majorité. La tentation est grande de passer de René Rémond à la fragmentation politique actuelle, mais cela supposerait, par exemple, d’admettre que le RN est de droite. Or il revendique ne pas l’être… Quand je vois que le RN vote contre la proposition de LR de conditionner le
RSA à 15 heures d’activité par semaine, ou que, dans une grève récente de la SNCF à la veille des vacances scolaires pour obtenir une énième prime, Marine Le Pen prend le parti de Sud Rail qui bloque la France entière…

Ce même RN qui rejoint l’électorat de gauche à travers les sujets anthropologiques (IVG, euthanasie). Là-dessus, on constate que le parti mariniste est en phase avec le progressisme…

L’économie n’est pas un petit sujet parce que c’est aussi une vision de la société. Derrière le débat du RSA, il y a toute une vision du travail, de sa valeur, de sa dignité. Ce sont aussi des enjeux anthropologiques, pas seulement des questions d’organisation technique. Sur les sujets dits « de société », effectivement, le pays tout entier est aussi traversé par ces fractures. Sur la réforme de la Constitution, le RN avait exigé un vote favorable de ses députés. La droite, au moins, a laissé la liberté de conscience aux élus. À l’Assemblée, il y a eu plus d’élus LR qui ont voté contre cette réforme que d’élus RN, alors que nous sommes moins nombreux.
Sur la question de la fin de vie, là aussi, il faut revenir à l’histoire. La droite est la famille politique qui a porté la loi Leonetti, qui reste – pour répondre au président de la République – un vrai modèle français de la fin de vie. Le grand drame, c’est qu’aujourd’hui cette loi n’est pas appliquée : 500 personnes, tous les jours, auraient besoin de soins palliatifs et n’y ont pas accès, faute de moyens, de places, de soignants. On voit bien à quel point cette réforme arrive de manière purement politicienne. Emmanuel Macron a même fait changer l’agenda de l’Assemblée pour que le texte soit voté trois jours avant les élections européennes. Ils instrumentalisent jusqu’à la mort pour jouer sur les fractures du pays. C’est vraiment désolant. Rappelons que la loi Leonetti avait été votée à l’unanimité du Parlement : il y a eu une période où l’on abordait ces questions non pour créer de la division mais pour chercher des solutions qui puissent réunir le pays, autour de la cause commune qu’est la dignité absolue de la personne humaine.

Le total cumulé – RN, Reconquête !, LR – avoisine les 50%. Est-ce que c’est une donnée qui paraît significative ou est-ce un rassemblement artificiel ? Est-ce que cela dit quelque chose de l’état du pays ?

Globalement, cela dit que la France n’est pas socialiste, et qu’elle l’est même moins que jamais. Il reste, toutefois, des ambiguïtés, au RN notamment, avec des choix politiques faits pour complaire à son électorat. Un des poumons électoraux du Rassemblement national, ce sont les anciens bastions communistes. On voit que Marine Le Pen ne veut pas sortir de cette logique, quand elle refuse, par exemple, de réformer l’assurance chômage, qui fait que vous avez aujourd’hui, avec 5 millions de chômeurs dans ce pays, des entreprises
qui partout n’arrivent pas à recruter. Ce faisant, en refusant de sortir de cette impasse qui est aujourd’hui le premier frein pour l’activité économique en France, le RN alimente la crise migratoire. Pourquoi nous fait-on croire qu’il faudrait une main d’œuvre étrangère pour prendre les emplois non pourvus ? Notre modèle social est devenu un modèle antisocial, qui décourage le travail. L’État impose des charges considérables à ceux qui bossent, pendant que ceux qui ne travaillent pas ont droit à toutes les sécurités. Je ne peux pas en vouloir aux Français : quand ça coûte plus cher de reprendre un travail que de rester inactif, c’est difficile de faire le bon choix. Mais c’est le système qu’il faut réformer. Et en refusant de s’y attaquer, je le redis, le RN, en fait, alimente directement la crise migratoire.

Le souvenir de la débâcle de François Fillon, en 2017, est-il toujours présent au sein de la droite ? Qu’en avez-vous pensé, avec le recul ?

C’est sans doute la dernière fois qu’un candidat a fait campagne en disant aux Français la vérité de l’état du pays. Je ne crois pas qu’on soit condamné à la démagogie pour réunir les Français. On peut parler à leur raison, à leur sens du bien commun, à leur expérience quotidienne aussi. Les médias avaient reproché à la droite, en 2017, de promettre du sang et des larmes. Or, le sang et les larmes, c’est ce que vivent les Français maintenant. On n’a jamais eu une dépense publique aussi importante, jamais eu un endettement aussi inquiétant. Et simultanément, aucun service public ne fonctionne correctement. L’hôpital est dans une situation de crise absolue. L’école, n’en parlons pas ; j’ai eu l’occasion comme professeur de parler de la faillite éducative du pays dans vos colonnes depuis bien longtemps maintenant. La police, la justice n’arrivent plus à assurer la sécurité du pays et l’application de la loi. On voit bien que c’est maintenir cette situation d’hypertrophie de la dépense et d’absence totale de résultat qui est en réalité le choix antisocial par excellence.

Les patrons et les chefs d’entreprises votent de plus en plus pour le RN. Comment expliquez-vous ce basculement ?

On verra comment les choses vont se décanter d’ici à l’élection. Je pense qu’il y a un ras-le-bol général et qu’aujourd’hui Jordan Bardella ne dit rien pour être la surface de projection d’un vote anti-Macron. J’entends beaucoup de Français me dire : « on n’en peut plus de Macron, on va voter Bardella. On veut que les choses changent enfin ». Je leur redis : aux Européennes, la victoire du RN, ce sera une nouvelle fois la victoire du statu quo. Et d’ailleurs Emmanuel Macron le sait bien… Le camp qu’il a cherché à faire disparaître avec détermination au cours des dernières années, ce n’est pas le RN, mais la droite. C’est LR qu’il a tenté de dépecer par tous les moyens possibles, en détruisant nos succès, en cherchant partout à créer de la confusion. En vérité, la vraie nouvelle que redoute Emmanuel Macron le 9 juin prochain, ce n’est pas que le RN arrive devant mais que nous relevions la tête.

Vouloir faire revenir l’électorat de droite parti chez Macron, rétrospectivement, était-ce une bonne stratégie ?

On va faire revenir les électeurs de droite d’où qu’ils viennent, y compris des Français qui n’ont jamais voté à droite et peuvent se reconnaître dans ce qu’on voudrait proposer pour l’avenir. Ce qui est sûr, c’est qu’au bout de sept ans, ceux qui ont pu croire au macronisme se retrouvent devant la réalité du bilan, et la vérité des prix. Je me répète mais quand Emmanuel Macron dit, après l’annonce d’un dérapage budgétaire de 20 milliards supérieur aux prévisions du gouvernement lui-même : « On n’a pas un problème de dépenses excessives mais un problème de recettes insuffisantes », les électeurs de droite peuvent comprendre ce qui est en train de se jouer.
Le Président n’a aucune intention de faire baisser la dépense publique, de sortir de la situation de faillite qui piège notre État. On parle un jour de taxer les rentes, ou d’inventer de nouveaux impôts (tout récemment une taxe qui surgit sur les livres d’occasion). C’est le florilège fiscal continu. C’est d’ailleurs le même cas sur le plan européen. Rappelons, tout de même, que Valérie Hayer, sa tête de liste, a déposé un rapport au Parlement européen pour la création de « ressources propres », c’est-à-dire d’un catalogue d’impôts européens qui viendraient demain s’ajouter à la fiscalité nationale. On nous a fait croire que quand on était de droite, on pouvait voter pour un type qui venait de la gauche, mais qui disait parfois des choses agréables à entendre. Cela ne marche pas.

En fait, le seul moyen pour la droite de revenir au pouvoir ce serait de réconcilier l’électorat bourgeois, libéral, avec l’électorat social ?

Un des grands drames de la vie politique du pays c’est que la démocratie s’est réduite à de la sociologie. Cela n’a pas toujours été le cas. Dans le monde d’avant Macron il y avait des patrons de gauche et des prolétaires de droite. Des ouvriers réacs et une gauche caviar. Je pense que le grand drame aujourd’hui, c’est qu’on ne parle plus qu’à des clientèles. Je ne m’y résigne pas. Prenons un exemple tout simple : je suis prof du public de formation. Or, je ne vois pas pourquoi des professeurs, qui sont considérés comme une catégorie sociale acquise à la gauche ne voteraient pas à droite aujourd’hui. Je suis convaincu que la droite doit parler à tous les Français. Je ne me suis jamais reconnu dans l’idée qu’il fallait ne parler qu’à « notre électorat ».
Je pense que l’économie, cela compte, et que ce serait une erreur de croire, comme le dit Jordan Bardella, que c’est un sujet mineur, secondaire, ou purement technique. Cela fait aussi partie de l’anthropologie, de la vision politique. Mais il est vrai que la droite a commis l’erreur, pendant longtemps, de croire que la politique pouvait se réduire à l’économie. Ce faisant, elle a fini par apparaître comme étant le syndicat de défense des plus aisés. Là n’est pas sa vocation.

Macron est le recordman de la dette publique. Comment expliquer une telle débâcle ?

La crise économique que traverse le pays, aujourd’hui, est l’une des expressions de notre crise intérieure, d’une crise politique profonde, et même d’une crise spirituelle. Parce que cette crise économique est aussi le résultat d’un certain rapport au travail. C’est un chiffre, c’est une statistique, mais qui dit quelque chose de grave : un Français travaille 630 heures par an en moyenne. Nous sommes les avant-derniers de l’OCDE. Il n’y a que la Turquie qui fait moins ! La moyenne européenne, c’est 805 heures. Ce n’est pas seulement un problème matériel, c’est aussi un problème moral. Le rapport au travail est profondément fragilisé dans ce pays, aussi parce que, sans doute, le monde du travail doit se reprendre. Nous avons un problème global de relation au sens, à la valeur, à la dignité du travail. Et bien sûr à la rémunération du travail aussi, et tout cela ne fait qu’un.

Je rebondis sur ce que vous avez dit plus haut ; est-ce que le professorat vous manque, parfois ?

J’ai la chance d’avoir gardé un pied dans mon métier avec les Soirées de la philo. Je n’ai plus d’élèves à proprement parler bien sûr, mais malgré tout c’est une vraie respiration de pouvoir retrouver la philosophie tous les quinze jours avec les centaines de personnes qui viennent suivre ces conférences au théâtre Édouard VII. Je me sens très privilégié de vivre cette aventure.

Les épisodes d’ultraviolence qu’on a vécus récemment sont-ils d’abord liés à une crise de l’école ou est-ce que l’école n’est, dans cette affaire-là, que le reflet d’une évolution de la société qui la dépasse largement ?

La crise de l’école est la crise de la société. Comme l’écrivait Péguy, dans La rentrée (1904) : « il n’y a pas de crise de l’enseignement car les crises de l’enseignement sont des crises de la vie. Elles sont des crises de la vie générale elles-mêmes. Quand une société ne sait pas enseigner, c’est qu’elle ne sait pas s’enseigner. Qu’elle a honte d’elle-même. » C’est effectivement le reflet de la crise de l’école, mais aussi le reflet de la crise de la société, puisque c’est la même crise. Ce n’est pas nouveau, en réalité. Quinze jours après ma première rentrée, en septembre 2009, un gamin a été tué devant la porte du lycée à coups de tournevis. C’était le début des Déshérités. J’avais commencé ce livre en racontant cette histoire. Cette crise dure depuis des années, elle a seulement été étouffée pendant très longtemps par le « pas de vagues » de l’Éducation nationale. La situation a même empiré car s’y est ajoutée une autre dimension qui a pris le pas d’une manière beaucoup plus affirmée : la pression d’un islamisme qui s’impose par la violence dans des quartiers entiers.

Vous avez dit que nous vivions une « guerre civile à bas bruit ».

Il faut nommer ce qui arrive. Le propre d’une guerre civile, c’est que, contrairement à une guerre entre deux États, il n’y a pas quelqu’un qui la déclare. On ne sait pas nécessairement que l’on vit une guerre civile ; on peut ne le voir qu’après coup. Les guerres de religion n’ont été nommées ainsi que bien après avoir été terminées. Sur le coup, ce que l’on vit, ce sont des massacres sporadiques, des violences, des destructions, des conflits d’une grande brutalité, mais qu’on a du mal à appeler guerre si on ne relie pas les points. C’est ce qui est entrain de se passer.

Peut-on sortir de cela ?

Oui. Le vrai problème en réalité, c’est que le « camp du déni » n’est pas innocent. Il ne ferme pas les yeux pour rien. Quand j’ai déposé un amendement pour interdire à la Commission européenne de financer ces publicités qui disaient : « la liberté dans le hijab », on a vu la gauche se lever. Les verts. L’extrême-gauche. Une partie du groupe d’Emmanuel Macron. Non pas pour s’opposer au texte, mais pour empêcher qu’il soit mis aux voix. Ce débat a démasqué des compromissions avec l’islamisme, qui sont d’abord des compromissions clientélistes. La gauche est en train de se renier. D’ailleurs, il est fascinant devoir que lorsque Mila vient sur BFM TV pour parler de la police des moeurs qui
s’abat sur les collégiennes, c’est la droite qui la défend. La gauche, elle, se tait. Le camp macroniste a adopté la même stratégie. Il suffit de se souvenir d’Emmanuel Macron qui, dans l’entre deux tours de la présidentielle, se découvrait des valeurs communes avec Jean-Luc Mélenchon ou faisait d’une jeune fille voilée un « modèle de féminisme ».

Est-ce que l’islam est compatible avec la République ? Avec la France ?

J’ai un parti pris très clair sur cette question. Je fais de la politique, et je suis un député Français. Comme responsable politique, mon rôle n’est pas de dire ce que l’islam est ou devrait être. Mon rôle, c’est de dire ce qu’est la France. Ce qu’elle doit être. Ce qu’elle ne négociera jamais. Ensuite libre à chacun de considérer que la France est, ou non, compatible avec la vie qu’il souhaite mener, et d’en tirer les conséquences. Là est le point décisif. Si je devais répondre à cette question, je dirais d’une manière très claire qu’au cœur de l’identité de la France, comme de l’Europe, il y a la liberté de conscience. C’est la raison pour laquelle il est possible d’être musulman en France ; force est de constater qu’il est rare de pouvoir être chrétien dans un pays musulman. C’est là ce qui nous distingue : nous sommes Français, et nous n’avons pas le droit de renoncer à la cause de la liberté de conscience. Mais défendre la liberté de conscience implique de se donner les moyens, y compris juridiques, de poursuivre quiconque la menacerait, au nom de l’islam, sur le sol de notre pays. Sur cela nous ne devrons jamais négocier.

Les premières victimes sont souvent musulmans eux-mêmes…

Ce qui me marque, c’est de voir à quel point dans les meurtres, dans les morts de ces derniers jours, beaucoup de victimes sont musulmanes ou issues de l’immigration. C’est Samara, à qui sa communauté reproche de s’habiller « à l’européenne » et donc d’être une mécréante. C’est Shamseddine, qui a eu une relation amoureuse. C’est cet Algérien qui buvait une bière pendant le ramadan et s’est fait tuer. Notre message doit être le suivant : défendons la liberté de conscience, y compris de gens qui sont musulmans et qui refusent de se plier à une religion devenue totalitaire. Si quelqu’un pense que la charia doit s’imposer sur la liberté d’autrui, dans ce cas-là, il y a plein de pays pour ça. On a la chance d’avoir un monde ouvert ; il est tout-à-fait possible d’aller vivre dans des pays où la charia s’impose à tout le monde, mais ce ne sera jamais le cas en France. Voilà ce que les politiques français devraient dire.

« L’islamophobie », qu’est-ce que c’est ?

On devrait refuser absolument l’idée même d’islamophobie. On a le droit de critiquer l’islam, comme beaucoup ne se sont pas privés de critiquer le christianisme. Il n’y a rien de raciste là-dedans. En revanche, comme responsable politique, j’entends des gens dire: « l’islam devrait se réformer de telle ou telle manière », ou bien « il faudrait faire un concordat avec l’islam ». Cela n’a pas de sens. L’islam n’est pas organisé comme l’Église catholique. Ce serait ne rien comprendre à la manière dont fonctionne la réalité du monde musulman, au plan mondial d’ailleurs, car c’est un phénomène qui n’est pas seulement français ou européen. Notre rôle à nous, c’est de dire ce avec quoi nous ne transigerons jamais. Je le dis depuis longtemps : nous devons créer un délit pénal pour les atteintes à la liberté de conscience. Des élèves venaient me voir, quand j’étais professeur, en me disant : « je voudrais ne pas porter le voile, mais je n’ai pas le choix parce que si je ne le porte pas, je sais que je serai insultée, menacée et peut-être
même victime du pire. » Il faudrait, pour y répondre, qualifier un délit d’atteinte à la liberté de conscience. Je pense, par exemple, à la question de l’apostasie. Cela peut paraître curieux qu’un croyant parle d’apostasie, mais je le fais comme croyant aussi, parce que je crois justement qu’au cœur de la foi telle que l’Europe l’envisage, en se fondant sur ses racines chrétiennes, il y a d’abord la liberté. Aujourd’hui, il y a une ambiguïté à trancher sur ce sujet. A-t-on le droit de quitter l’islam ? En France la première personne qui affirme le contraire devrait être immédiatement reconduite à la frontière. Là-dessus, on ne devrait jamais transiger. Et si cette condition-là est acceptée, alors je ne suis personne pour dire qu’on ne peut pas être musulman et être un bon français. Il y a, par exemple, dans nos forces armées, des centaines de soldats
qui sont musulmans et patriotes.

Cela fait partie de l’identité de la France ?

Je ne parle pas de valeurs abstraites mais précisément de l’identité de la France. La liberté de conscience, c’est l’identité de la France et c’est notamment son héritage chrétien, d’une certaine manière. Un pays chrétien c’est un pays dans lequel il est possible de ne pas être chrétien. Et l’on ne devrait jamais accepter que dans un pays chrétien il ne soit pas possible de ne pas être musulman. Cette année à Pâques, en France, nous avons vu une recrudescence du nombre de baptêmes. Un certain nombre de ces baptêmes sont des baptêmes de gens qui étaient musulmans auparavant et qui se trouvent trop souvent mis au ban et même parfois menacés pour le choix qu’ils ont fait d’adopter et d’embrasser une autre religion que celle de leur communauté d’origine. C’est cela que nous devrions refuser absolument.

Comment avez-vous vécu le scandale du lycée Maurice-Ravel ?

La même histoire se répète. Contrairement à ce que dit le gouvernement, rien n’a changé depuis la mort de Samuel Paty. On ne pourra pas retrouver l’autorité sans reconstruire l’école et reconstruire la famille. Il faudra aussi relever la justice. À Marseille, les dealers vont chercher dans des foyers pour mineurs en difficulté les petites mains pour leur trafic qu’ils pourront payer moins cher parce que ce sont des jeunes déjà fragilisés par la vie. L’excuse de minorité est devenue le prétexte de l’impunité. Beaucoup grandissent en France dans l’idée que la sanction n’arrive jamais. Il y a longtemps eu cette espèce de débat absurde entre répression et prévention ; il n’y a pas d’éducation
possible si la perspective de la sanction n’est pas réelle, si elle reste toujours une fiction.

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L’article François-Xavier Bellamy : « Avec le macronisme, la France se dissout dans l’Europe » est apparu en premier sur les Républicains.

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