Valérie Pécresse : « Ma France est une France qui est fraternelle avec les plus vulnérables »
Lors de son déplacement dans le Lot ce mercredi, la candidate LR à la présidentielle, a souhaité rendre visite à des enfants handicapés afin de répondre aux propos d’Eric Zemmour.
Jean-Michel Blanquer est au cœur d’une polémique après avoir annoncé le protocole sanitaire depuis son lieu de vacances, demandez-vous sa démission ?
J’ai exprimé toutes les critiques qui étaient les miennes sur la gestion de cette rentrée et évidemment cette information ne diminue pas mes critiques, c’est très choquant. Mais je ne ferais pas sauter le fusible car Jean-Michel Blanquer n’est qu’un rouage dans cette affaire. Je demanderai des comptes au président de la République pour avoir totalement désorganisé cette rentrée et ne pas avoir pris des mesures pour freiner la propagation du virus. Si on avait laissé les enfants en distanciel durant une semaine, on aurait aplati la courbe. Sous ma présidence, mes ministres seront au travail et à l’écoute.
La loi sur le passe vaccinale a été votée dimanche, êtes-vous satisfaite ?
Le gouvernement a toujours un temps de retard sur l’actualité. Sur les tests il aurait fallu les faire, dans les écoles, dès septembre. Le passe vaccinal va entrer en vigueur à un moment où l’épidémie sera en décrue. Je demande que le gouvernement arrête le passe vaccinal dès qu’il ne sera plus strictement nécessaire.
Quels sont les critères ?
Le Sénat va proposer de mettre en place un comité de coordination pour voir à quelle date il faudra arrêter le passe vaccinal.
La droite sénatoriale ne souhaitait pas autoriser les contrôles d’identité, regrettez-vous que les députés n’aient pas respecté ce souhait ?
Je pense que les sénateurs avaient raison.
Le texte sur l’allongement de l’IVG de 12 à 14 semaines arrive au Sénat aujourd’hui, y êtes-vous favorable ?
Je suis attachée aux équilibres de la loi Veil et à ce qu’on donne les moyens aux centres d’IVG et aux plannings familiaux d’appliquer cette loi mais je ne suis pas pour la fuite en avant des délais.
Vous étiez hier en Corrèze, aujourd’hui dans le Lot. Après avoir sillonné l’Île-de-France durant des années, quelles différences majeures ressentez-vous ? Sentez-vous ces fractures qui clivent le pays ?
Notamment dans la ruralité, c’est un monde post-Covid qui est en train de s’écrire. Les Français aspirent à retrouver une nouvelle qualité de vie. Des aménagements d’infrastructures massifs doivent permettre aux zones rurales de profiter de ce nouvel engouement des familles. Mon engagement est clair : lorsqu’on donne un euro pour la politique de la ville on doit donner un euro pour la ruralité.
Vous voulez supprimer 200 000 postes de fonctionnaires mais à l’heure où les hôpitaux souffrent, tout comme les écoles ou les commissariats, comment fait-on ?
Je supprimerai les postes de fonctionnaires de l’administration administrante pour pouvoir recréer 50 000 postes dans les trois missions essentielles de l’État qui sont aujourd’hui en grande souffrance : protéger, éduquer, soigner.
Les petites villes souffrent aussi du départ d’autres services publics comme les impôts, les services sociaux…
Les maisons France services sont une bonne intuition du gouvernement mais elles fonctionnent avec des personnels municipaux, ce qui n’est pas acceptable. Il faut que l’État s’engage.
Autre sujet majeur en milieu rural, les déserts médicaux. Comment attire-t-on des médecins, de qualité, dans ces zones ?
Je proposerai aux infirmiers, aux sages-femmes qui le souhaitent de devenir médecin en réintégrant un cursus en deuxième cycle. Nous devons étudier l’idée de Philippe Juvin d’allonger d’une année l’internat en médecine générale et créer ainsi un statut de docteur junior, et que cette année se fasse dans les territoires carencés.
Domaine incontournable de la ruralité, la chasse. Certains souhaiteraient sanctuariser un jour le week-end afin que les non-chasseurs puissent profiter de la nature, qu’en pensez-vous ?
Si on interdit la chasse le week-end, on interdit la chasse tout court. Cette proposition est totalement inenvisageable.
Vous allez aussi visiter une école pour enfants autistes, vous voulez répondre à Eric Zemmour ?
Ma France est une France qui est fraternelle avec les plus vulnérables. Je propose 3 choses : je veux déconjugaliser l’allocation adulte handicapé car aujourd’hui, si votre conjoint gagne bien sa vie, vous ne la touchez pas. Je proposerai aussi qu’un enfant handicapé, qui n’a pas de moyens, puisse toucher la pension de réversion du dernier parent survivant tout au long de sa vie. Enfin, nous n’avons n’a pas assez d’accompagnants spécialisés. Je veux qu’ils aient un vrai diplôme, des contrats de 3 ans minimum, que l’on harmonise leur rémunération et qu’on leur donne des temps pleins.
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