Révision de la carte cantonale du Morbihan: François GOULARD:
Avec la loi du 17 mai 2013, le renouvellement des conseils départementaux se fera désormais en une fois, tous les six ans. Jusqu’à présent, les élections cantonales avaient lieu tous les 3 ans et concernaient la moitié des cantons, alternativement. Désormais, chaque canton élira deux conseillers départementaux, un homme et une femme, chacun avec un suppléant de même sexe.
Cette réforme entraîne de nombreux changements, notamment un redécoupage de la carte électorale. Ainsi, de 42 cantons, le département du Morbihan va passer à 21.
Le président du Conseil général, François Goulard (UMP), entouré d’élus de la majorité départementale, a déclaré ce mardi 19 novembre après-midi : « C’est un acte de délinquance politique, dont le seul but est de tenter de faire gagner la gauche en mars 2015. Ce n’est pas du découpage, c’est du charcutage, un travail de démolition strictement politicien d’un parti aux abois qui espère mettre fin à l’exception morbihannaise.»
François Goulard reproche aux concepteurs de la carte, « pensée entre la place Beauvau et la rue de Solférino », de n’avoir pas tenu compte des bassins de vie du territoire, ni des règles démographiques pourtant édictées avant la réforme.
« L’un des objectifs était de permettre un rééquilibrage démographique des cantons. Or, ce principe est battu en brèche, c’est même le contraire qui est appliqué. Et où est le respect des intercommunalités, dont certaines se retrouvent découpées entre plusieurs cantons ? Ce découpage risque de casser l’institution. Jusqu’à présent, un conseiller général, c’est quelqu’un de connu sur le terrain, aussi bien des maires que de la population. On va le voir, on l’interpelle. Demain, les conseillers généraux ne seront plus identifiés. »
Le projet de décret créant les nouvelles limites cantonales doit être validé pour fin 2013. La carte sera donc soumise pour avis au Conseil général, lors de la session des 17 et 18 décembre prochains. « Lorsque le décret sera pris, nous l’attaquerons au Conseil d’Etat, pour infraction caractérisée des règles énoncées. C’est inacceptable. »