Olivier Marleix : « Si nous obtenons des avancées, une majorité des LR votera ce texte »
Le président du groupe LR à l’Assemblée nationale donne la position des Républicains sur la réforme des retraites.
Élisabeth Borne accepte de « bouger » dans le sens des LR. Votre groupe votera-t-il la réforme des retraites ?
Mme Borne a compris qu’il fallait écouter les LR, sans lesquels elle ne peut pas avoir de majorité. Elle a fait un nouveau pas en avant pour les Français qui ont commencé à travailler à 20 ans, puisqu’elle accepte de les intégrer aux carrières longues, ce qui leur permettra de partir à 43 annuités sans attendre les 64 ans. Nous avions mis cette mesure d’équité au sommet de notre pile, mais il reste encore la situation de ceux qui ont commencé à travailler à 16 ans ou 17 ans. Nous y reviendrons durant le débat. Je ne doute pas d’une nouvelle inflexion du gouvernement. Si nous obtenons des avancées sur ces points précis, une majorité d’entre nous votera la réforme, avec une clause de revoyure en 2027.
N’êtes-vous pas confronté à une fronde interne sur ce texte ?
Nous avons déterminé une position commune au sein du groupe sur le fait de ne pas imposer plus de 43 annuités, certaines organisations d’employeurs le demandent également. Je ne doute pas que ceux qui ont le plus plaidé pour cette mesure seront au rendez-vous. Dimanche matin, j’ai d’ailleurs entendu Xavier Bertrand, l’un des plus critiques, soucieux aussi des carrières longues, dire qu’il fallait une réforme des retraites.
Quel sera l’impact des divergences de la droite sur le vote final ?
Ce vote dépendra des améliorations du texte durant le débat. Au-delà des carrières longues, thème qui ne doit pas tout écraser, d’autres sujets sont sur la table, comme la politique de la natalité et la façon de concilier le travail des femmes et leur maternité. C’est un point essentiel pour l’avenir du système sur lequel le gouvernement doit prendre des engagements. Les Français attendent aussi une vraie lutte contre les fraudes sur le 1,4 million de retraites versées à l’étranger.
Mais croyez-vous qu’Aurélien Pradié votera cette réforme ?
Aurélien a dit qu’il voterait si l’on obtenait une durée maximum de 43 annuités pour ceux qui ont commencé à travailler à 20 ans ou avant. Si on y arrive, je ne doute qu’il tiendra sa parole. Les députés LR entendent les critiques des Français et infléchissent la main du gouvernement. J’assume de rendre cette réforme plus juste ! Nous avons obtenu : 64 ans plutôt que 65, la clause de revoyure, la revalorisation des petites retraites à 1200 € pour une carrière complète. Ne perdons pas de vue l’essentiel : l’ADN de la droite, c’est la responsabilité et l’écoute des plus fragiles. Pour moi, 930 euros brut par mois, pour une carrière complète, c’est indigne.
Le député du Lot n’est-il pas en train de faire monter les enchères ?
Les Républicains – ni aucun syndicat – n’ont jamais demandé de modifier les règles d’accès aux carrières longues. Il est hors de question que quelqu’un qui aurait effectué un job d’été durant trois mois soit intégré dans ce dispositif. Cela remettrait en cause l’équité du système, défini par la réforme Chirac en 2003, notamment à la demande de la CFDT. Quatre trimestres plutôt que 5, pourquoi pas ? N’oublions pas d’autres enjeux majeurs de cette réforme.
Avant la troisième journée de manifestations, que dites-vous aux Français ?
Je regrette que le rejet d’Emmanuel Macron emporte l’impopularité de cette réforme. On a le droit de ne pas aimer le président de la République, mais on n’a pas le droit de ne
pas aimer nos retraités.
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