Gérard Larcher : « Notre ligne, c’est l’intérêt du pays »
Gérard Larcher, président du Sénat, se rend au Sommet de l’élevage, qui se clôture, ce soir, à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme). L’occasion pour l’élu d’évoquer des dossiers comme l’agriculture ou la décentralisation.
Vous êtes présent au Sommet de l’élevage, ce vendredi. La commission des affaires économiques du Sénat vient d’adopter un rapport sur l’état de l’agriculture française, qui dresse le constat d’un secteur en plein déclin. Quels peuvent être les leviers pour relancer l’agriculture ?
Je viens à Cournon pour parler agriculture et élevage. J’évoquerai les défis à relever pour le monde agricole, sur les politiques climatiques, sanitaires, économiques, mais aussi sur la cohésion nationale. Je viens saluer et défendre notre modèle d’élevage. Sur le rapport qui a été fait au Sénat, le constat est de dire que la montée en gamme pour toutes les filières a pu faire perdre de la compétitivité. Nous devons être la meilleure agriculture au monde, être compétitifs, exporter et avoir des produits accessibles à tous. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas payer comme il se doit un certain nombre de produits qui sont réalisés chez nous et qui contribuent à une « dette carbone » beaucoup moins élevée.
Un nouveau groupe de travail sénatorial sur la décentralisation vient d’être mis en place à votre initiative. Quelle est votre ambition sur ce sujet ?
Ma visite dans le Puy-de-Dôme est aussi liée à ce dossier. Je vais rencontrer les élus pour évoquer la question de la décentralisation. Nous avons mis en place, mercredi, ce groupe de travail pluraliste sur la décentralisation. Nous avons trois grands axes. Le premier concerne les finances locales, notamment le renouvellement du pacte financier qui lie les collectivités à l’État. Le deuxième sujet, c’est la question de savoir s’il faut décentraliser de nouvelles compétences. Enfin, troisième dossier, la déconcentration de l’État. Concrètement, c’est la question des services de l’État au niveau local. Il faut un État local fort, avec l’autorité du préfet. Le groupe de travail rendra son rapport en avril. Ce seront des propositions concrètes.
Bruno Retailleau, Aurélien Pradié ou encore Éric Ciotti sont candidats pour devenir patron des Républicains, en décembre. Quelle ligne politique peut permettre au parti de se reconstruire ?
C’est l’occasion d’avoir un déba d’idées. Il y a aujourd’hui ces trois principaux candidats. Avec ma fonction, je suis un peu garant de l’unité dans ce mouvement politique, qui a essuyé une série d’échecs. La première des lignes est de maintenir un espace politique indépendant et autonome. Indépendant par rapport à la majorité politique du Président, mais aussi autonome et totalement étanche avec l’extrême droite. Il faut ensuite rebâtir une ligne, aller à la rencontre des Français et faire des propositions autour de cet équilibre entre une société de liberté, solidaire et dans laquelle la responsabilité compte. Je l’ai dit, mon choix est celui de Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat. Nous travaillons en confiance. Je n’ai pas toujours les mêmes positions que lui, mais c’est un homme rassembleur, avec une forte capacité à écouter et à respecter.
Le groupe LR à l’Assemblée s’est affaibli aux dernières législatives, mais semble endosser un rôle d’arbitre avec la majorité relative des députés qui soutiennent le gouvernement. Quelle peut être la stratégie des LR ?
Le groupe LR a un président, Olivier Marleix (député d’Eure-et-Loir), qui maîtrise les sujets qui font la vie quotidienne des gens. Ce groupe LR a été réduit, c’est vrai. Il joue un rôle important qui peut permettre d’avancer sur différents sujets, à la condition qu’on l’écoute ! Il est essentiel que le groupe LR de l’Assemblée et celui du Sénat travaillent en complémentarité, dans le cadre d’un comité de liaison. Notre ligne, c’est l’intérêt du pays. C’est une position que nous avons au Sénat, qui est aussi un contrepouvoir et non pas un anti pouvoir. On est très différent des oppositions radicales.
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