Environnement : la droite doit affirmer ses propres principes
Dans un texte collectif, quatre élus LR, dont l’eurodéputée Agnès Evren, plaident pour que leur famille de pensée défense sa vision de l’écologie. Selon eux, l’écologie de droite permet de concilier défense de l’environnement, cohésion sociale et respect des traditions.
En France, les partis autoproclamés «écologistes» ne parlent que peu de nature, de développement durable, encore moins de progrès. Ils sont d’abord les héros de la décroissance et de la déconstruction civilisationnelle. Leur obsession, ce sont les questions «sociétales», avec un positionnement idéologique qui consiste à détruire méthodiquement tout ce qui nous permet justement de faire société. Maires de grandes villes, ils se concentrent sur l’interdiction des sapins de Noël plutôt que sur l’amélioration du cadre de vie, quand d’autres adoptent des discours anarchistes et révolutionnaires qui encouragent la violence.
C’est donc à la droite de relever le défi de la transition écologique. Elle en a la légitimité : instauration dès 1964 du principe pollueur-payeur, création de parcs naturels régionaux en 1967, première circulaire de protection du littoral en 1976, charte de l’environnement intégrée dans le bloc constitutionnel en 2005 sous la présidence de Jacques Chirac, Grenelle de l’environnement porté par Jean-Louis Borloo et Nicolas Sarkozy en 2007… Elle doit l’assumer, car l’urgence écologique est bien réelle. Le rapport du GIEC de 2023 nous le rappelle, tout comme les incendies, la canicule de l’été dernier et la faible pluviométrie de cet hiver.
La crise climatique entraîne, et cela va s’accélérer, un bouleversement de l’économie et de nos modes de consommation. L’écologie doit devenir, c’est une nécessité, le point central de l’ensemble de nos politiques publiques. Alors comment concilier croissance, progrès et transition écologique ? L’écologie que nous proposons doit refléter nos valeurs : c’est une écologie optimiste, enracinée dans nos territoires, universelle, garante des libertés individuelles, respectueuse de nos traditions et résolument engagée pour les classes moyennes. Elle n’a pas peur du marché mais veut au contraire l’orienter pour qu’il fournisse les leviers nécessaires à la transition.
Elle est l’antagoniste de cette écologie de gauche dogmatique et punitive qui accentue les fractures sociales et territoriales au lieu de les résorber. Elle n’oppose pas les «métropoles» et les «périphéries», contrairement à la gauche parisienne qui pensait judicieux de circonscrire la «zone à faibles émissions» (ZFE) au seul périmètre de la capitale. Elle ne relègue pas les classes moyennes et populaires à l’écart des centres urbains réservés à quelques privilégiés. Elle n’est ni dans la posture ni dans l’imposture. Pour cela, l’écologie de droite n’hésite pas à utiliser tous les moyens permettant de limiter la production de gaz à effet de serre, sans idéologie ni obscurantisme. À ce titre, elle soutient le développement des énergies renouvelables tout comme celui de la filière nucléaire française. Décarbonée, abondante et pilotable, cette dernière est la seule qui nous évitera une funeste décroissance, synonyme de chômage, d’appauvrissement, de baisse de niveau de vie, d’augmentation des inégalités.
Conjugué aux énergies renouvelables, le développement de la filière nucléaire permettra de garantir l’indépendance énergétique dont la France a besoin et de limiter notre dépendance aux variations des prix de l’énergie. Pour cela, l’écologie de droite s’appuie sur le progrès et l’innovation qui permettront la transformation radicale de la production, la rénovation des bâtiments, le réemploi des matériaux, le développement de transports électriques individuels et la modernisation des transports collectifs. Lucide, pragmatique, elle ne glisse pas sous le tapis les problématiques posées par le «tout électrique» pour les véhicules, en termes de compétitivité de nos industries, d’installation de bornes de recharge hors des grandes villes, de financement de tous les investissements nécessaires à une telle transition.
Pour cela, l’écologie de droite entend préserver le pouvoir d’achat des Français, dont beaucoup doivent encore améliorer l’isolement de leur logement, et dont 38% possèdent encore un véhicule diesel de plus de douze ans ou essence de plus de 18 ans. Il faudra les accompagner : les incantations, les leçons arrogantes et les taxes toujours plus lourdes braquent l’opinion au lieu de l’accompagner dans la nécessaire transition. Pour cela, l’écologie de droite entend protéger les Français en protégeant leur environnement. Elle prend garde à la qualité de l’air comme à l’alimentation de ses compatriotes. Elle met au sommet la protection de nos forêts et de nos terres agricoles, de nos ressources et de notre patrimoine commun. Pour cela, l’écologie de droite s’intéresse autant à l’atténuation qu’à l’adaptation. Limiter nos émissions, respecter l’accord de Paris, être exemplaire à l’échelle internationale est une nécessité économique et morale.
Adapter notre pays au manque d’eau, aux risques incendies, à l’acidification de l’Atlantique, à la fragilisation du littoral français et de nos DOMCOM est une obligation de survie. À l’heure où notre famille politique s’interroge quant à son avenir, nous croyons que la question environnementale doit redevenir première dans nos rangs. La droite le doit à l’écologie française. Cette dernière ne peut sombrer dans une litanie d’interdits allant des balades à poney au Tour de France, des postures méprisantes et à mille lieues des enjeux. La droite le doit aussi à son histoire. Parti de gouvernement, comment pourrait-elle prétendre à gouverner de nouveau sans convaincre de sa capacité à juguler la crise climatique ?
Agnès Evren
Vice-présidente des Républicains
Députée européenne
Antoine Vermorel-Marques
Secrétaire général adjoint des Républicains
Député de la Loire
Jean Philippe Vetter
Vice-président du Comité des Maires et des élus des Républicains
Président du groupe LR à Strasbourg et à l’Eurométropole
Christine Lavarde
Sénatrice des Hauts-de-Seine
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