Damien Abad : « M. Blanquer a créé le grand désordre à l’école »
Conseiller auprès de Valérie Pécresse sur les questions « d’éducation, famille, jeunesse et République solidaire », le président du groupe (LR) des députés, Damien Abad, tacle la gestion du gouvernement de la crise sanitaire et revient sur les priorités en matière d’éducation de la candidate les Républicains pour la présidentielle.
Les enseignants sont en grève ce jeudi pour protester contre la gestion de la crise sanitaire dans les écoles. Vous la soutenez ?
Nous assistons à une gestion calamiteuse de la crise sanitaire dans les écoles, avec des protocoles qui changent en permanence. On a besoin de cohérence, d’anticipation, de dialogue. On a eu tout l’inverse. Le gouvernement se vante d’avoir laissé les écoles ouvertes, mais par son impréparation, il les a vidées par la grève. Ce n’est pas une grève contre le virus mais bien contre M. Blanquer et ce gouvernement, leur vision kafkaïenne du protocole sanitaire.
La critique est facile. Imaginons, là on vous confie les manettes. Vous auriez fait quoi de mieux, vous feriez quoi demain ?
Il faut éviter les couacs permanents sur le protocole sanitaire, en menant un dialogue en amont avec les syndicats, les parents d’élèves, la communauté éducative dans son ensemble. Les professeurs manifestent aujourd’hui contre une méthode : celle de la verticalité, du manque de concertation. M. Blanquer a créé le grand désordre à l’école. Sur le fond, il faut davantage de protection pour nos enseignants : distribuer des masques FFP2 dans les écoles, démultiplier les capteurs de CO2 et leur fournir des autotests pour les enfants, comme au Luxembourg.
Plus globalement sur l’Éducation : qu’est-ce que vous reprochez à Emmanuel Macron, et qu’est-ce que Valérie Pécresse propose de différent ?
Ça n’a pas été une priorité de son mandat. Sur la réforme du bac et du lycée, l’objectif était la simplification, le résultat est une situation aussi complexe qu’avant. Il n’a pas réussi à faire de l’éducation un moyen de l’ascension sociale. Aujourd’hui, l’égalité des chances est un leurre et la promotion sociale est une illusion. L’école de la République se dégrade. Regardez les chiffres sur les savoirs fondamentaux : 40 % des enfants en 6e ne maîtrisent pas la lecture l’écriture et le calcul. Il faut mettre fin à cette débâcle française.
Vous proposez quoi ?
Avec Valérie Pécresse, nous voulons remettre l’accent sur les savoirs fondamentaux : plus de français et de mathématiques dès la primaire, un parcours de consolidation dès la 6e pour les élèves qui ne maîtrisent pas les fondamentaux, qui sont en décrochage. Elle veut aussi mettre en place une réserve éducative, composée de professeurs retraités rémunérés, pour faire du soutien scolaire. Il faut aussi restaurer l’autorité et l’attractivité du métier de professeur, et notamment revaloriser les salaires des jeunes professeurs qui démarrent ! Notre objectif est double : refaire de l’école le lieu de l’ascenseur social, et le creuset de notre pacte républicain.
En tant que chargé de la République solidaire, vous allez effectuer un « tour de France de l’égalité des chances ». Ça veut dire quoi ?
Notre projet politique incarne l’autorité mais doit aussi porter l’espoir. À travers ce tour de France, je veux prendre le pouls de la profondeur des fractures françaises, et y apporter des réponses concrètes sur la question du handicap, de l’exclusion sociale, de l’inclusion à l’école, de l’autisme. Je vais aller à la rencontre des acteurs de l’égalité des chances, qui sera un thème au cœur du projet présidentiel de Valérie Pécresse. On ne redressera la France qu’en faisant de l’école le pilier de notre projet pour demain. Ce projet, on va le construire lors de ce tour de France.
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