Annie Genevard : « Macron doit nous respecter »
La députée du Doubs succède à Christian Jacob, qui vient de quitter la présidence des Républicains. Elle dirigera le parti au moins jusqu’au congrès national cet automne, qui verra la désignation d’une nouvelle gouvernance.
Passée sa désillusion de n’avoir pas pu participer à l’élection des vice-présidents de l’Assemblée nationale mercredi, fonction qu’elle avait occupée lors de la précédente législature, Annie Genevard a rebondi dès vendredi en prenant la tête de LR. La députée de la 5e circonscription du Doubs, qui était jusqu’à présent la numéro 2 du parti, remplace Christian Jacob, qui avait annoncé mi-juin son intention de quitter ses fonctions début juillet.
Appréhendez-vous cette fonction comme un simple intérim ou comme une présidence exécutive, par laquelle vous imprimerez votre marque ?
Je veux d’abord saluer le travail et l’engagement remarquables de Christian Jacob. Je le remercie pour la confiance qu’il m’a toujours accordée. J’assume cette présidence pleine et entière dans une période difficile. Le président de la République ne dispose plus de la majorité absolue à l’Assemblée nationale.
Lui qui avait pour habitude d’ignorer le Parlement et l’opposition va devoir en tenir compte réellement désormais. Pas seulement faire semblant. Entre les Nupes, dont certains rivalisent dans la provocation, et le Rassemblement national qui veut faire oublier ses incohérences, les Républicains sont les seuls à présenter des projets cohérents et financés. Le président le sait. Mais il doit encore démontrer sa capacité à nous respecter, et à travers nous, à respecter les électeurs.
Wauquiez, Retailleau, Bellamy, Pradié : beaucoup de noms circulent déjà comme d’éventuels candidats à la présidence du parti, qui doit renouveler sa gouvernance cet automne. Serez-vous, vous-même, candidate ?
J’ai pour habitude d’avancer par étape. Ce n’est pas au moment où je débute cette présidence que je vais vous dire comment elle va se conclure. Nous aborderons la procédure menant au congrès cet automne. D’ici là, il y a déjà du pain sur la planche.
Comment allez-vous positionner et faire exister LR dans le débat politique, alors que le parti sort amoindri de la présidentielle et des législatives ?
Ma première responsabilité en tant que présidente du parti est d’organiser un cadre et une méthode pour codéfinir notre stratégie parlementaire à l’Assemblée nationale et au Sénat, où s’élabore la loi.
Je rappelle que le projet des Républicains a été voté par nos militants. Il est donc logique que le parti qui représente cette force militante établisse ce lien entre nos élus. Je tiens à accentuer la dynamique des législatives. Il n’y a pas d’ancrage local sans militants.
Le groupe LR ne vous a pas permis de vous présenter, comme vous le souhaitiez, à une vice-présidence de l’Assemblée. En voulez-vous à vos collègues ?
La responsabilité en incombe à la majorité. Je n’en veux pas à mes collègues LR. Je regrette l’attitude de la majorité dont les actes contredisent les discours. Elle affirme lutter contre le RN et la Nupes, mais elle cède à toutes leurs exigences à l’Assemblée. Ce double discours ne surprend plus personne.
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