Céline Imart : « Bruxelles contre les nations et la raison »
Au lieu de choisir la transparence et la protection des peuples, l’Europe prône le relativisme et arrose ses ennemis qui rêvent de la faire disparaître.
Il est des votes qui valent diagnostic. L’amendement au budget 2026 de l’Union européenne que j’ai déposé au Parlement européen – interdisant tout financement européen à des organisations promouvant le terrorisme, l’islamisme ou l’antisémitisme – aurait dû relever de l’évidence. Il n’en a rien été : adopté à seulement 11 voix près, pour un Parlement comptant 720 députés, il a révélé l’ampleur du malaise moral qui ronge nos institutions. Comme si condamner la haine devenait, à Bruxelles, un sujet sensible. Comme si l’Europe ne savait plus distinguer ses adversaires de ses défenseurs.
Ce débat, à lui seul, dit tout du mal européen. Quand il faut négocier pour déposer des amendements pour affirmer qu’aucun euro ne doit financer l’antisémitisme ou l’islamisme, c’est qu’une maladie morale s’est installée, le relativisme : cette pathologie qui pousse à tout excuser, jusqu’à l’intolérable.
Ménager les susceptibilités avant de protéger les citoyens
Pendant que la Commission disserte sur l’inclusion et la diversité, l’argent des contribuables alimente ce contre quoi l’Union européenne prétend lutter. Et quand on n’ose plus choisir, on laisse décider les idéologues et les puissances étrangères. Le bon sens est désormais suspect. Refuser que les impôts des Européens servent à des associations liées aux Frères musulmans ? Trop clivant. Contrôler les ONG subventionnées ? Trop “politique”.
À Bruxelles, il faut ménager les susceptibilités avant de protéger les citoyens. L’Europe hors-sol et culpabilisatrice impose aux agriculteurs de devenir des gestionnaires d’écosystèmes, tout en oubliant que ses racines sont dans les champs, les vignes et les étables, qui façonnent notre paysage, nos traditions et notre civilisation. Elle se montre impitoyable avec ceux qui produisent, chaque euro agricole est traqué, disséqué au centime près, chaque hectare justifié. La Commission prévoit une baisse de près de 25 % du budget 2028-2034 de la Pac pour la France, pendant qu’aucun audit sérieux n’est réalisé sur les circuits opaques des réseaux islamistes et écologistes radicaux financés par l’Union. Ces entités n’ont en réalité à justifier que leurs slogans.
15 millions d’euros de subventions pour les ONG vertes
Une civilisation qui persécute ceux qui la nourrissent tout en finançant ceux qui la minent n’est plus une civilisation sûre d’elle-même. À force de craindre d’être jugée discriminante, la Commission se montre indifférente. Alors, face à ces dérives, j’agis.
Nous avons obtenu la création d’une commission d’enquête parlementaire chargée d’examiner en détail les subventions accordées aux ONG. La Cour des comptes européenne admet ignorer le montant total versé par la Commission, mais l’estime à plusieurs milliards d’euros. Les seules ONG vertes recevraient près de 15 millions d’euros par an pour leurs activités de lobbying à Bruxelles.
Nous avons interpellé la vice-présidente de la Commission après sa proposition d’ouvrir Erasmus et l’accès à ses fonds à plusieurs pays, dont l’Algérie, la Syrie et les Territoires palestiniens, à rebours du respect des droits fondamentaux : la Commission confond ouverture et abdication. Pas moi. Je multiplie les questions écrites pour obtenir la transparence réelle, celle des comptes, et pas des communiqués.
L’Europe ne manque pas de moyens mais de repères. Et c’est sans doute la plus dangereuse des pauvretés. Mon amendement adopté trace une ligne de partage nette : soit l’Europe choisit la clarté et la protection de ce qui fait sa force, soit elle continue d’arroser ceux qui rêvent de sa disparition et de bureaucratiser nos campagnes. Je ne les lâcherai pas.
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