« Loi Duplomb : l’agriculture face au poison du mensonge »
Au détriment de la science et de la majorité silencieuse, des militants d’extrême gauche zélés font pression contre la loi Duplomb, alors que ce texte contribue à garantir la souveraineté de notre pays, argumentent Bruno Retailleau, Laurent Wauquiez, Mathieu Darnaud et François-Xavier Bellamy.
Partout dans le pays, la majorité silencieuse appelle à desserrer l’étau de normes unique au monde qui l’empêche de produire, construire, innover. « Laissez-nous vivre », crient ensemble agriculteurs, artisans ou entrepreneurs. Mais dès qu’il s’agit de mener à bien un projet ou de lever un verrou normatif, voilà que se lèvent des militants extrémistes qui n’ont que faire de la légitimité de la représentation nationale, ni de l’autorité de la science. Toute décision est désormais contestée par des minorités organisées qui se prétendent légitimes pour imposer leur loi à la majorité. À Notre-Dame-des-Landes. Sur le chantier de l’A69. Désormais contre la loi Duplomb.
Cette loi, à l’initiative du sénateur Laurent Duplomb, lui-même producteur de lait en Haute-Loire, contribue à rétablir la souveraineté alimentaire de la France. Elle allège les normes soumettant notre agriculture à la concurrence déloyale de producteurs étrangers qui ne les respectent pas. Elle autorise – à des conditions strictes – l’usage agricole de l’acétamipride, aujourd’hui indispensable pour protéger les filières françaises de betteraves sucrières et de noisettes des nuisibles qui détruisent jusqu’à la moitié de leur production. Si nous laissons nos agriculteurs dans des impasses techniques et continuons de leur imposer ce que nos voisins ne s’imposent pas, nous finirons par importer tout ce que nous consommerons, en dégradant et la santé des Français, et la préservation de l’environnement.
Mais voilà qu’une pétition, relayée par tout ce que la France compte de réseaux d’extrême gauche, en vient à assimiler cette loi à un « poison » et un « acte dangereux (…) pour l’humanité entière ». Sans surprise, les idéologues d’extrême gauche s’embarrassent aussi peu des études scientifiques que des conditions de la compétitivité agricole française. Instrumentalisant les légitimes aspirations à une alimentation saine et au respect de l’environnement, ils assènent des contrevérités, contre l’avis des autorités sanitaires du monde entier, omettant le simple fait que ce produit est autorisé partout, sauf en France.
Pendant ce temps-là, le charbon provoque des milliers de décès chaque année, tout en étant la première cause mondiale d’émissions de gaz à effet de serre. Et ce, dans l’indifférence de ceux qui prennent pour cible l’énergie nucléaire ou la croissance agricole plutôt que les réelles sources de pollution.
On s’aperçoit, à ce sujet comme sur d’autres, que nous avons affaire à une idéologie qui prend le masque de la science. Elle se fonde sur un postulat d’un simplisme dérisoire : la nature est bonne et n’est jamais toxique; l’activité humaine est mauvaise et toujours toxique. Cette nature idéalisée semble tout droit sortie d’un conte de fées, avec l’agriculture dans le rôle d’une méchante sorcière empoisonneuse. Les faits semblent ne pas pénétrer le monde où vivent ces croyances, notamment la division par 100 du nombre de morts liées à des intoxications alimentaires en France depuis les années 1950.
Cette indifférence au réel, on la retrouve chez Sandrine Rousseau déclarant élégamment n’en avoir « rien à péter » de la rentabilité agricole. Qu’elle assume donc de n’en avoir que faire de la vie des agriculteurs, professionnels dévoués qui consacrent leur vie à nous nourrir de produits de qualité et parmi lesquels on compte le plus de suicides. Il est temps de mettre cette extrême gauche devant ses contradictions et sa compassion sélective.
Il est temps de se mobiliser réellement pour l’agriculture française. Il ne suffit pas de soutenir les agriculteurs lors du Salon de l’agriculture, en regardant « L’amour est dans le pré » ou en affichant sa sympathie pour le mouvement de janvier 2024, encore faut-il leur donner les moyens de vivre de leur travail, sans les accabler toujours de normes et de charges uniques au monde. Il est temps qu’une écologie de progrès, fondée sur la science de la vie et de la nature, se substitue à cette écologie de régression.
L’extrême gauche ne promet que la décroissance, la désindustrialisation, la dénatalité, la multiplication des taxes, des interdictions et des normes. Elle laisse à penser que le salut de la planète passerait par le suicide de la France. Nous pensons strictement l’inverse, en nous fondant sur des faits : notre industrie et notre agriculture sont parmi les plus respectueuses de l’environnement au monde. La majorité de notre empreinte carbone provient des importations. C’est en produisant en France et en consommant français que nous pourrons réduire les émissions de gaz à effet de serre, nous nourrir de produits de qualité et garantir notre souveraineté.
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