Rebâtir un parc nucléaire et stopper le financement des renouvelables, notre plan pour l’énergie
Le président LR Bruno Retailleau, le vice-président délégué François-Xavier Bellamy et le vice-président du parti Julien Aubert, plaident pour un renforcement du parc nucléaire actuel et l’arrêt des subventions publiques allouées à l’éolien et au photovoltaïque.
Ce qu’une nation ne fait pas pour elle-même, personne ne le fera à sa place. Alors que l’énergie est au cœur des défis de souveraineté, de compétitivité et de pouvoir d’achat, cette exigence dessine une urgence pour la France. Pour y faire face, notre pays n’est pas dépourvu d’atouts, car s’il est largement dépendant des importations pour sa consommation fossile, il possède une carte unique en Europe : ses capacités nucléaires et son potentiel hydroélectrique.
Encore faut-il que cette carte maîtresse, la France la joue intelligemment, en se projetant vers l’avenir. Oui, la fermeture précipitée de Fessenheim, la fin du surgénérateur Superphénix ou encore l’étiolement du programme de troisième génération Astrid furent des décisions prises en dépit du bon sens. La responsabilité des gouvernements qui se sont succédé depuis 2012, de Ségolène Royal à Nicolas Hulot, est très lourde ; et nous n’avons jamais cessé d’alerter sur les conséquences de ces choix dévastateurs. La droite, qui n’a jamais varié sur le nucléaire, n’a aucune leçon à recevoir des girouettes qui aujourd’hui l’attaquent – comme le Rassemblement National : faut-il rappeler qu’en 2011, Marine Le Pen déclarait que la sortie du nucléaire était « un objectif qu’il faut avoir à l’esprit parce que c’est une énergie énormément dangereuse ? »
Les décisions du passé auront des conséquences d’autant plus durables qu’elles ne sont pas réversibles : voter la réouverture de Fessenheim serait voter un mensonge, et c’est la raison pour laquelle nos élus ont dû s’abstenir sur la proposition de loi Gremillet, qui venait pourtant de notre famille politique, après que cette mesure impossible y a été ajoutée. Rompre avec les illusions du passé n’implique pas d’en poursuivre de nouvelles, mais de se tourner vers l’avenir pour refonder enfin une politique énergétique française sur trois principes clairs.
Le premier principe est d’assumer des priorités politiques et industrielles. Les Républicains ont toujours combattu le mix énergétique proposé depuis Ségolène Royal visant à introduire une substitution entre énergies renouvelables et nucléaire, comme si les deux se valaient en termes de production. Il est absurde de vouloir financer toutes les énergies en misant sur une complémentarité qui n’existe pas au plan de la physique des réseaux. L’intermittence des ENR fait courir le risque de black-out. Notre priorité doit être de rebâtir un parc nucléaire en reconstituant une compétence industrielle française, afin d’éviter l’effet falaise lié au vieillissement des centrales actuelles. Évidemment, cette substitution ne pourra être que partielle et par phase, la meilleure option pour cela étant la prolongation du parc actuel. C’est aussi le sens du combat que nos parlementaires ont mené depuis des années à Bruxelles pour réintégrer l’énergie nucléaire dans les politiques européennes. L’UE ne doit pas favoriser les énergies renouvelables, mais les énergies décarbonées, en respectant le principe de neutralité technologique. C’est ce principe qui doit également structurer la nouvelle approche de la décarbonation des véhicules, en sortant d’un agenda qui impose une seule technologie pour la voiture à horizon 2035 : cette réglementation, à laquelle nos députés européens s’étaient opposés, menace toute notre filière automobile, et nous rend dépendants des pays qui se trouvent être les plus grands pollueurs du monde… Nous avons réussi à annuler les milliards d’euros d’amende qui allaient être infligés à nos constructeurs au motif de cette règle aberrante ; la règle même doit maintenant être entièrement remise à plat.
Le second principe est de faire la vérité des coûts et de laisser la loi du marché arbitrer entre les autres choix énergétiques, plutôt que d’entretenir des objectifs idéologiques dépassés. L’éolien et le photovoltaïque n’apportent au mix énergétique français qu’une intermittence coûteuse à gérer. Il n’y a donc aucune raison de continuer de les financer par des subventions publiques. S’ils peuvent avoir du sens, par exemple dans des contextes d’autoconsommation, cela se vérifiera par les équilibres du marché : ceux qui vendent doivent être en capacité d’assumer la production.
Le troisième principe est d’intégrer la stratégie énergétique à une vision politique d’ensemble. L’énergie ne peut être pensée en dehors de la vie d’une société, encore moins contre elle. Elle concerne le pouvoir d’achat des Français : il est hors de question qu’ils paient deux fois leur électricité, une fois à la construction, une fois à la production, et même parfois de manière détournée via la construction d’un réseau d’approvisionnement dédié. Le développement de la production énergétique a aussi un impact sur l’environnement : une électricité ne saurait être écologique si elle atteint la biodiversité, menace le vivant autour d’elle, dégrade nos paysages. C’est le cas en particulier de l’éolien, à terre ou en mer, et nous alertons depuis longtemps sur l’impact de cette technologie sur la protection des espèces ou l’occupation des sols.
S’opposer à l’idéologie qui fait un but en soi du développement à marche forcée des énergies renouvelables nous a valu bien des procès en climatoscepticisme. Et pourtant la France produit déjà l’électricité la plus décarbonée d’Europe, grâce à son mix nucléaire-hydraulique ; et elle est déjà exportatrice nette d’électricité. Autrement dit : lorsque notre pays finance la construction de renouvelables, il subventionne avec l’argent du contribuable français la consommation électrique de nos voisins, tout en imposant à notre réseau une production intermittente déstabilisante pour nos capacités installées. Un contresens total… Mais les Tartuffe de l’écologie politique ne sont pas à une incohérence près : leur idéologie de la contrainte et de la décroissance n’est parvenue qu’à nous rendre toujours plus dépendants de productions industrielles importées, qui constituent en réalité la première menace pour l’avenir du climat et de la biodiversité. Ce sont les mines de charbon, en Chine et en Asie, mais aussi en Europe hélas, qui représentent le vrai danger, non la petite voiture qu’un salarié français prend pour aller travailler. C’est la raison pour laquelle il était nécessaire d’abroger enfin les ZFE qui, sans se fonder sur aucune base scientifique solide, faisaient l’impasse sur le droit à la mobilité des classes moyennes et modestes. D’autres combats restent à mener comme l’abrogation du ZAN, qui est en train de vitrifier nos territoires ruraux et la possibilité de recommencer à produire en France.
Économiquement vertueuse, écologiquement responsable, socialement acceptable : telle est la politique énergétique que nous défendons, telle est la ligne politique que nous portons. Parce qu’elle est la seule à pouvoir conjuguer les aspirations légitimes des Français et l’intérêt supérieur de la France.
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